Après la condamnation du P/APC de Bordj El Kiffan pour des affaires d'escroquerie, faux et usage de faux, à trois ans de prison ferme, ce dernier, nous apprend-on, a repris ses fonctions de premier magistrat de la commune, en attendant le pourvoi en cassation qu'il a introduit auprès des instances judiciaires. Cette situation a soulevé une vive réaction de la part des élus, notamment ceux de la majorité FLN, dont est issu le président. Dans une déclaration adressée au wali d'Alger, signée par 19 élus sur les 23 qui composent l'assemblée, ces derniers demandent la destitution pure et simple du P/APC, en application des articles 32 et 33 de la loi 90/08 du 07/04/19990 relative à la gestion des communes. « Nous avons, faute de dispositions prises par la hiérarchie du parti à l'encontre du P/ APC, initié une démarche qui consiste à demander aux instances de la wilaya de procéder à sa destitution », nous dira un élu FLN. A la question de savoir pourquoi l'assemblée n'a pas procédé au retrait de confiance, avant de recourir à la destitution du P/APC par voie administrative, notre interlocuteur dira : « Nous avons pris le soin de provoquer une réunion extraordinaire pour le 22 juillet, afin de procéder au retrait de confiance, le quorum n'a pas était atteint. » Nous apprendrons qu'à l'origine de cette situation paradoxale, ce seraient « les multiples formes de pressions qui se sont exercées sur les élus de part et d'autre, et notamment, par les instances politiques du parti majoritaire, et cela en vu d'éviter le retrait de confiance, sinon comment expliquer que la majorité des signataires de la déclaration de destitution se sont rétractés au dernier moment, pour la tenue de la réunion ? », soutient un élu de la majorité. Rappelons que la procédure en pareil cas tient uniquement de la décision irrévocable des élus, qui serait seulement confirmée par le wali. Quant à l'affaire qui serait à l'origine de la condamnation du P/APC, le même élu dira : « L'affaire pour laquelle le P/APC a étécondamné remonte en fait au précédent mandat, il s'agirait de documents administratifs ayant pour objet la régularisation de lots de terrains acquis par des citoyens au niveau du quartier Kaïdi 12 et délivrés par le P/APC, ces derniers auraient en contrepartie payé des sommes d'argents mais ils se retrouveront, en fin de compte, face à d'autres bénéficiaires qui étaient en possession de la même décision d'attribution ». Ces citoyens avaient alors porté plainte au niveau du parquet contre le P/APC, Khoumaïri Manaouar, et son ancien adjoint chargé de l'urbanisme, actuellement en prison. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la reconduite de l'ancien P/APC à la candidature des municipales, qui plus est, en tête de liste, n'est pas une démarche tout à fait adroite. A ce propos, le vice-président chargé des affaires sociales déclarera : « La commission de wilaya du FLN l'a présenté comme candidat, il incombe aux instances politiques du parti d'en juger la fiabilité. »