Deux APC ont changé de président sans que l'information rapportée n'ait éclairé l'opinion publique sur les tenants d'un renversement de situation tenu pour énigmatique. En effet, il y a, d'un côté le P/APC de Sidi Ben Adda qui n'a été déchu de ses fonctions, « curieusement », que bien longtemps après sa condamnation en première instance et qui, par ailleurs, a dû attendre près d'un trimestre avant d'y être réintégré suite à une relaxe décidée par la Cour de Sidi Bel Abbès, une relaxe toutefois assortie d'un pourvoi en cassation par le procureur général. De l'autre, le premier magistrat de Terga, élu sur une liste AHD 54, a été détrôné dans la discrétion la plus totale et cela au profit d'un élu FLN alors que la règle en la matière veut que ce soit un conseiller municipal de sa liste qui le remplace. Pour ce qui est de l'édile de Sidi Ben Adda, militant du parti El Islah, il avait été dénoncé en 2003 par un employé communal pour faux et usage de faux en vue de la fixation du niveau de ses émoluments de maire. Ce qui avait étonné d'aucuns, c'est le fait qu'il soit demeuré en poste jusqu'en juin 2004 bien après qu'il eut été reconnu coupable par un tribunal et alors que d'autres élus avaient été suspendus juste après avoir été poursuivi en justice. Mais, plutôt que de bénéficier, comme lors de son accusation et de sa condamnation, de la même faveur discrétionnaire dont dispose légalement l'autorité de tutelle, il n'a pas été aussitôt réinstallé dans ses fonctions. Cela avait fait tiquer d'autant que son accusateur est, depuis, en détention préventive pour une affaire de faux et usage de faux dans laquelle il aurait escroqué la CNAS de 2,6 millions DA. Selon ce que nous avons appris, l'administration a dû s'assurer que le recours introduit par le procureur général n'était pas suspensif de la décision de la Cour. Destitution problématique Rencontré en vue de recouper nos informations, l'édile de Sidi Ben Adda, qui s'est beaucoup assagi dans ses rapports avec l'administration, ceci sachant sa forte personnalité et la ligne politique d'opposition radicale de son parti, demeure un bouillonnant personnage. En effet, tout en tempérant son avertissement sous le ton de la plaisanterie amicale et d'une virile camaraderie, il nous serra « affectueusement » dans ses bras pour nous instruire que si ses propos seraient déformés par nos soins, cela se réglerait entre hommes à coups de poings. Concernant le maire déchu de Terga, sa destitution était attendue mais elle était problématique. En effet, son APC était en situation de blocage depuis bien longtemps, l'administration ayant agit en sorte que la commune n'en pâtisse pas trop. Le courant ne passait ni entre lui et ses colistiers au nombre de trois, ni avec les trois autres (2 FLN, un MSP). Les émeutes de Terga, qui avaient défrayé la chronique en juin dernier, avaient révélé les sérieuses limites d'un statu quo que privilégiaient les autorités de wilaya. Ces dernières tenaient qu'il n'était pas question d'ouvrir la voie à l'abus dans le recours à l'article 51, de multiples retraits de confiance ayant été introduits pratiquement contre tous les P/APC en poste. Pour Terga, la déliquescence de l'institution municipale était telle que d'aucuns attendaient un changement. Ainsi, sur la base d'un retrait de confiance, le maire en exercice a perdu son poste. Cependant, les deux autres élus de la liste AHD 54 étant suspendus de leurs fonctions pour affaire pendante auprès de la justice, c'est un élu de la liste FLN qui est placé à la tête de l'APC mais à titre d'intérimaire, le poste revenant de droit à un des élus AHD 54. Mais, d'aucuns, misant sur une peu probable relaxe de l'un ou l'autre avant les prochaines élections, considèrent que l'élu FLN est parti pour demeurer maire.