L'appel des camarades d'Abrika à une grève générale n'a pas eu l'écho escompté. A l'instar de l'ensemble des régions du pays, les contrées de la Haute Kabylie se sont réveillées jeudi dernier sur le bruit des boîtes. Tôt le matin, et dès sept heures, les véhicules réquisitionnés pour la consultation référendaire commençaient à affluer vers les sièges des APC pour acheminer les urnes aux différents centres et bureaux de vote. A Larbaâ Nath Irathen chef-lieu de la commune qui compte 16 308 inscrits sur les listes électorales repartis sur les 16 centres et 32 bureaux de vote, l'ambiance était des plus ordinaires, les gens vaquaient le plus normalement à leurs occupations la mine un peu crispée. L'appel des camarades d'Abrika à une grève générale n'a pas eu l'écho escompté. Tous les magasins sont ouverts, les cafés affichent complets. Les discussions tournaient sur l'évènement du jour. Les avis sont partagés entre ceux qui prévoient un taux de participation conséquent aux efforts de mobilisation fournis par les soutiens à la charte et ceux qui pensent que le soutien allait être boudé par la population. Un autre groupe de jeunes attablés autour d'un café préfèrent plutôt discuter des matchs de la Ligue des champions joués la veille. Ils ne semblaient pas du tout préoccupés par la chose politique. Centre Amari-Messaouda du centre-ville, 3 432 inscrits repartis sur 5 bureaux. Il était 10h, le personnel est sorti s'exposer au soleil dans la cour de l'école. Ce n'est pas le grand engouement. Une vieille femme vient d'accomplir l'acte de vote, elle nous dit qu'il était de son devoir de participer à la construction de la paix. Le chef du centre nous a affirmé que les opérations de vote se déroulent dans le calme et dans de bonnes conditions et que «tous les moyens humains et matériels sont mis à la disposition des citoyens». Dans la commune d'Irdjen, nous visitons un centre de vote du chef-lieu de la commune. C'est pratiquement la même ambiance. Dans ce centre, on annonce à midi sept (07) votants sur les 769 inscrits. Au siège de l'APC on s'affaire à recueillir les sondages, on donne ici et là des taux de participation timides et insignifiants dans certains villages, à l'image du village Aït Halli. C'est l'heure du déjeuner, les ruelles commençaient à se vider et les bureaux de vote sont devenus presque infréquentables. Dans la daïra de Tizi Rached, le climat est détendu, tous les magasins sont ouverts et l'engouement est très timide. Echantillon, la commune d'Aït Oumalou, 4825 électeurs, 16 centres et 18 bureaux de vote. Les places publiques sont désertées. A l'entrée de l'APC, un centre de vote est installé, les encadreurs assis sur des chaises à l'entrée d'un bureau. On nous donne le chiffre de 14 votants sur les 227 inscrits. Au service élections de l'APC, on nous annonce le taux de 05,80% de participation pour le deuxième sondage de la journée (14h). La commune d'Aït Aggouacha rattachée à la daïra de Larbaâ Nath Irathen semble enregistrer le taux le plus important dans la région, 11,42% à 14h pour atteindre à la fin des opérations 19,17%, alors que dans la commune du chef-lieu de daïra le taux était de 05,54% à 17h. La commune de Aïn El Hammam qui compte un corps électoral estimé à 10 413 inscrits n'était pas en marge de l'ambiance générale qui a caractérisé le scrutin référendaire dans la Haute-Kabylie. Si le calme et la sérénité ont marqué cette journée qui ressemble beaucoup aux autres la participation des citoyens au référendum de «la charte pour la paix et la réconciliation nationale» était très timide, en témoigne le taux de participation de 8% enregistré au sondage de 17h. A travers la tournée que nous avons effectuée dans les différents bureaux de vote, il ressort un fait remarquable sur la participation à ce scrutin dominée essentiellement par le troisième âge des deux sexes.