Après les enseignants de Tlemcen, ce sont des citoyens de Koléa, dans la wilaya de Tipaza, qui ont lancé une pétition en guise de solidarité avec les grévistes de la faim. Pas de recul. Les représentants du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC) poursuivent sans relâche leur action de protestation. Ils entameront aujourd'hui leur treizième journée de la grève de la faim, déclenchée le 14 juillet. Animés par la même détermination qu'au début de leur mouvement, les grévistes refusent de raccrocher, malgré l'épuisement. Chaque jour qui passe, un ou plusieurs d'entre eux s'écroulent sous le poids de la fatigue et de la faim. Hier encore, deux enseignantes ont été évacuées en urgence à l'hôpital avant de tomber dans un état comateux qui a duré de longues heures. Neuf grévistes ont été secourus depuis le début de la grève, à laquelle ont pris part 26 enseignants. Le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) a vivement dénoncé l'absence de médecins sur les lieux pour veiller sur la santé des grévistes. Cela, en dépit de l'existence d'une commission de santé au niveau du ministère de l'Education nationale. Cette situation a été qualifiée par des avocats défenseurs des droits de l'homme de « non-assistance à personne en danger ». Délit qui est sévèrement puni par la loi. D'ailleurs, le Snapap ainsi que d'autres syndicats, associations et partis politiques qui soutiennent la cause de ces enseignants envisagent d'intenter un procès à l'encontre du département de Boubekeur Benbouzid qui n'a, jusque-là, pas daigné répondre aux revendications des grévistes. Revendications qui consistent en l'intégration des enseignants contractuels, dont le nombre avoisine les 45 000, et le versements des salaires non payés depuis des mois, voire des années pour certains d'entre eux. Face au mépris du ministère de tutelle et faute d'interlocuteurs, les rangs des grévistes grossissent. On parle d'une dizaine d'enseignants venus de différentes wilayas qui ont rejoint ce week-end le mouvement. L'élan de solidarité s'élargit en même temps. Après des motions de soutien signées par des enseignants, des militants des droits de l'homme et des hommes politiques, c'est au tour des citoyens d'exprimer leur solidarité avec les grévistes. Des citoyens de Koléa, dans la wilaya de Tipaza, ont déclaré leur « soutien total » à la grève des contractuels, et ce, jusqu'à l'entière satisfaction de leurs revendications « légitimes ». Ils ont en effet adressé, jeudi dernier, une liste de signatures avec leurs noms et leur fonction au siège du Snapap. La même liste a été envoyée à la présidence de la République et au ministère de l'Education. Parmi les signataires, il y a des chômeurs, des lycéens, des fonctionnaires, des retraités, des avocats, des menuisiers, des commerçants, des universitaires, des agriculteurs et des ingénieurs. Le Snapap, faut-il le rappeler, a lancé un appel à un sit-in devant le ministère de l'Education le 30 juillet, en solidarité avec les grévistes.