Les traces des neuf statues volées le 26 décembre 1996 au musée de Skikda commencent à apparaître. Après avoir retrouvé et restitué aux autorités algériennes le buste de Marc Aurèle, Interpol est en train d'enquêter au sujet d'une deuxième statue, dont les traces viennent d'être retrouvées en Allemagne. Elle serait, à en croire des sources proches du ministère de la Culture, chez un particulier. Même si, au niveau de la direction de la culture, on évite de confirmer l'information, voire de l'évoquer, il n'en demeure pas moins que les services de la police locale viennent d'être destinataires d'un dossier, émanant d'Interpol, comprenant des photos et des descriptions de la statue. Cette procédure devrait permettre d'identifier la statue se trouvant en Allemagne pour ensuite engager les modalités devant aboutir à sa restitution. La statue en question est en marbre et représente la tête d'une jeune femme. Elle ne porte aucune autre identification, ce qui risque de retarder la procédure de son rapatriement. Car bien que les photos d'Interpol attestent, sans aucun doute, qu'il s'agit bien de la statue volée au musée de Skikda, il reste à reconnaître cependant que les seules traces locales se référant à la statue retrouvée en Allemagne restent assez vagues et ne la désignent que par « tête de jeune fille ». Même en consultant le premier catalogue du Musée archéologique de Skikda (anciennement Philippeville) édité en 1914, on retrouve plusieurs traces qui pourraient se rapporter à la statue. Des spécialistes locaux en archéologie admettent cependant qu'il s'agirait d'une œuvre remontant à la période grecque, puisque le style renvoie directement, selon leurs témoignages, à Phidas, le plus célèbre des sculpteurs grecs. Ils appuient leur hypothèse par la forme du nez. D'autres, par contre, y voient le portrait d'Hygie, déesse de la santé et de l'hygiène dans la mythologie grecque. Quelle que soit la dénomination exacte de ce patrimoine national que les spécialistes du ministère de la Culture auront certainement à mettre à jour, il ne persiste aucun doute quant à l'origine de la statue. C'est bel et bien celle qui se trouvait à Skikda, comme en témoigne les quelques traces disgracieuses qu'elle porte sur le nez, le menton, la nuque et la joue droite.