Après 32 ans de production, l'unité amiante-ciment de Zahana, située à 65 km de Mascara, a été « officiellement » fermée, jeudi dernier, par le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Cherif Rahmani. Cette décision de fermeture, prise dernièrement par le gouvernement, sera suivie par d'autres actions, à savoir le désamiantage, la dépollution et la décontamination du sol. « Le ministre a décidé de dépolluer et de réhabiliter les sites industriels contaminés par l'amiante », lit-on dans le communiqué de presse du ministère, qui précise également que ces actions seront axées sur trois principales composantes. La première concerne « la décontamination et la dépollution des équipements de production et des bâtiments administratifs de l'unité », soit une superficie de plus de 38 400 m2. La seconde consiste en la décontamination du sol contenant de l'amiante, et ce, par « la réalisation de sondages de sol sur une profondeur d'environ un mètre, la réalisation et l'analyse des échantillons de terre tous les 40 à 50 cm et la décontamination du sol sur une superficie totale de 50 000 m2 ». La dernière étape sera consacrée à l'enlèvement des déchets, leur stockage selon les normes environnementales et la réhabilitation du sol. Il s'agit de « l'expertise de l'ancienne décharge (taux de saturation, taux de relargage de fibres et enlèvement de 50 000 m3 de terre polluée), de la réhabilitation de la décharge actuelle et de la fixation des terres par la plantation de végétaux ayant des racines n'excédant pas 0,50 m et la mise en big-bags et du stockage des déchets selon les normes environnementales ». Rappelons que cette usine de fabrication d'amiante-ciment, située à proximité de la cimenterie Erco de Zahana, s'étendant sur une superficie de 13 ha dont 2 ha bâtis, produisait 50 000 t/an d'amiante et dérivés industriels, dont 25 000 t/an de plaques, 21 000 t/an de tuyaux (crocidolyte) et 4000 t/an d'articles de moulage (crisotyle). Quant aux 149 travailleurs de cette unité dont les activités sont suspendues depuis quelques mois sur décision du Conseil de participation de l'Etat, le ministre précise que « tous les ouvriers seront équitablement indemnisés ». Le montant de l'indemnisation, qui devrait être prélevée sur les budgets de l'Etat et des sociétés des participations, n'a pas été dévoilé. Quant à la prise en charge des autres personnes ayant subi de près ou de loin les « préjudices » de cette usine, le sujet n'a pas été abordé.