La tristesse et la déception succèdent à la grande euphorie causée par l'obtention du visa d'entrée à l'université. A peine leur joie consommée que certains bacheliers regrettent déjà ce succès tant attendu et qui couronne douze longues années d'études. Il ne s'agit pas là d'un cas rare, mais de plusieurs dizaines de bacheliers à travers le territoire national qui sont aujourd'hui confrontés à un problème généré par « internet », à savoir la non-disponibilité de leur fiche de vœux au niveau du site mis à leur disposition. Depuis mercredi dernier, des parents d'élèves affluent vers l'Institut national d'informatique (INI), lieu où sont centralisées toutes les données pour demander aide et assistance. Ils sont désorientés et démoralisés. Ils s'inquiètent d'une éventuelle impossibilité d'inscrire leurs enfants et redoutent par conséquent une année blanche. Où réside alors le problème ? Certains avancent la mauvaise organisation, d'autres parlent de dysfonctionnement engendré par la non-maîtrise de l'outil informatique, et les spéculations vont bon train dans ce sens. De son côté, le département de M. Harraoubia parle d'une situation non prévue. Faut-il rappeler qu'au lendemain de l'annonce des résultats du bac, le ministère de l'Enseignement supérieur a rendu public un communiqué informant les bacheliers que les inscriptions pour cette année se feront uniquement via internet. Dans ce sens, il avait fixé la date des préinscriptions du 10 au 23 juillet ainsi que la date des recours avant l'inscription finale. Des portes ouvertes au niveau des universités ont été organisées pour orienter les nouveaux bacheliers. Ces derniers avaient le choix d'aller dans des cybercafés ou dans des établissements universitaires pour accomplir cette opération. Le 30 juillet, date de la confirmation des choix inscrits sur la fiche de vœux, certains bacheliers ont été choqués d'apprendre qu'il n'y a nulle trace de leur fiche de vœux, car ils n'ont pas pris la peine de la valider. Chose que les étudiants nient en bloc. « J'ai été dans un cybercafé et j'ai suivi la procédure normale, je me suis inscrit et j'ai validé, je ne comprends pas pourquoi mon nom ne figure nulle part. Un numéro vert est mis à notre disposition, mais personne ne décroche ! », a déclaré un étudiant rencontré hier à l'INI. Dans d'autres wilayas et plus exactement à Oran, le même problème a été soulevé. Près de 300 personnes se sont regroupées devant le vice-rectorat au campus de l'IGMO pour réclamer des explications et une prise en charge de leurs doléances. « Mon fils s'est inscrit le 15 juillet, date à laquelle les dysfonctionnements ont été signalés puisque apparemment tous les mécontents ont fait leur préinscription ce jour-là. On a signifié à mon fils que son nom ne figure nulle part, alors que j'ai la preuve de son inscription », a souligné M. Kial, un père qui craint une éventuelle impossibilité pour son fils de s'inscrire et déplore le comportement du vice- recteur qui a refusé de les écouter. « Le vice-recteur a refusé de nous donner la moindre explication, il a dégagé toute responsabilité en nous renvoyant vers l'INI », a soutenu ce parent d'élève. Pourtant, une source proche du ministère de l'Enseignement supérieur a tenu à préciser que des instructions ont été données aux responsables de toutes les universités et des établissements universitaires pour la prise en charge de ces dossiers et faciliter par là même la tâche aux nouveaux bacheliers. « Aucune transgression ne sera acceptée et les chefs d'établissement doivent recevoir et orienter les élèves. Dans le cas où ces responsables rencontrent des difficultés, ils saisissent l'INI, structure chargée de gérer toute cette opération », a indiqué notre source. Cette dernière a confirmé l'existence de ces anomalies, mais a néanmoins innocenté le ministère en reprochant aux élèves le recours au cybercafé pour effectuer les préinscriptions. « Nous avons certes insisté sur les inscriptions via internet, mais nous n'avons jamais parlé de cybercafé, d'autant plus que les portes des universités sont ouvertes pour accueillir les nouveaux bacheliers. Ces derniers ont probablement négligé de visionner leur choix », a souligné notre interlocuteur qui, plus loin, suppose que les bacheliers touchés par ce problème ont été peut-être victimes d'une arnaque de la part des gérants des cybercafés qui ne leur ont pas remis le quitus au moment de la validation de la préinscription, ou alors ceci est le résultat d'une mauvaise manipulation ou bien d'une panne technique du serveur de l'INI. Le département de M. Harraoubia rassure que les nouveaux bacheliers pourront se réinscrire en se présentant dans n'importe quel établissement, avec leur dossier composé du numéro d'inscription, de leur code et de la copie du bac.