Les militants doivent proposer des mesures alternatives à la conception politique de leurs dirigeants. Pour ses dix ans d'existence, le mouvement Attac organise sa première université européenne à Sarrebruck en Allemagne. Le principal objectif de ce rassemblement qui dure 5 jours est de coordonner tous les mouvements à travers les nationalités. Plus de 20 pays sont représentés pour 800 militants dans ce forum social. La plupart viennent des pays du vieux continent mais l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine y sont représentés. Les grands noms du mouvement altermondialiste, comme le Français José Bové ou l'Allemand Svien Giegold sont également de la partie. Des animateurs des 20 pays lanceront autour de 13 forums. Les thèmes prépondérants sont axés sur une Europe plus sociale, plus citoyenne, plus ouverte sur le monde, l'écologie. Le sujet épineux de l'immigration sera également au centre des discussions. Les militants doivent proposer des mesures alternatives à la conception politique de leurs dirigeants européens qu'ils contestent. Les discussions débutent dès le petit déjeuner jusqu'au bout de la nuit, au-delà des heures de débats en petits groupes. Pour ces militants, la pause ne sert qu'à étoffer la discussion en plus petit comité. Cette réunion politique première du genre pour l'organisation est aussi une préparation pour les prochaines élections européennes de 2009. Elle permet de donner une nouvelle impulsion au mouvement altermondialiste à l'heure où, selon eux, le néolibéralisme prouve jour après jour ses limites. Pour le président d'Attac Allemagne, Sven Giegold, ce mouvement n'a réussi à franchir que la première étape : « Pour l'instant, nous avons réussi à mettre en cause le néolibéralisme, et nous proposons un ensemble de réponses cohérentes, mais les gens n'ont pas le sentiment qu'on a les moyens de les mettre en place. » Du côté des simples militants, cette université d'été arrive à point nommé. « Nous avons besoin d'une nouvelle impulsion. La mise en place d'un réseau européen et international a été négligée jusque-là », explique une jeune militante. Mercredi au bout de toutes ces rencontres et heures de débats, une session plénière clôturera cette première université. Attac présentera alors son plan d'action commune à mener et la conclusion de ces cinq jours de réunions.