Le tronçon de la rue Belouizdad, situé à la place du 1er Mai, a été décapé la fin de la semaine dernière. Jusque-là rien d'extraordinaire. En revanche, ce qui ne manquera pas de faire réagir les passants, surtout les automobilistes, nombreux à fréquenter ce tronçon, c'est l'opportunité de cette action. La chaussée ne présentait aucune anomalie apparente. Comment a été décidée cette opération qui n'a pas manqué de causer des « ennuis » aux automobilistes et aux passants, de jour comme de nuit ? D'autres rues de ce quartier populaire méritent le même traitement. Mais qui peut « obliger » les autorités publiques à le faire ? La décision de revêtir ces tronçons est souvent tributaire d'une décision politique rendue en « haut lieu ». « Là où passerait Ahmed », c'est devenu ce mot tout cru inventé par le génie populaire pour expliquer les interventions des entreprises sur la voie publique. Mais les délégations officielles s'en rendent-elles compte ? « Bien sûr qu'elles s'en sont aperçues. Elles participent à cette hypocrisie. Le comble fut la veille du sommet arabe où le parcours officiel fut jalonné de palmiers placés à la hâte et « soutenu » par des fils qui n'ont pas manqué de disparaître quelques jours plus tard », laisse-t-on entendre dans le tout Alger. Les services de l'Edeval, Epic de wilaya chargée de l'entretien des espaces verts, ont toujours fait remarquer qu'aucun parcours officiel n'existe à Alger. Même le Président ne s'en cachait pas : ramener ses hôtes c'est devenu sa hantise. Mais depuis le coups de gueule présidentiel, la situation a changé ? Tout est badigeonné avant la visite du seul chef de l'Etat. Le passage du convoi officiel a été retapé. D'autres endroits ne sont pas concernés pour la simple raison que le Président n'y mettra pas les pieds. La « reprise » des parcelles par l'Edeval n'est visible que sur la route de l'ALN, mais pas sur toute sa longueur. La rue Rouchaï Boualem, à Belouizdad, « plus discrète », n'est pas concernée alors que les travaux du transfert de l'eau de la station de dessalement du Hamma l'ont « malmenée ». « Durant les travaux du métro au niveau du Hamma, la rue principale et toutes celles qui mènent vers Hassiba Ben Bouali et Belouizdad sont devenues à double sens. La rue Rouchaï, fermée à hauteur de la bouche de métro, a été ouverte, donc les choses doivent revenir à leur état initial. Rien n'y fit », fait remarquer Omar, qui y habite. Mais qui s'en soucie ? Sûrement pas l'APC de Belouizdad qui est « en congé » après une année passée par les élus à se « chamailler » sur des dividendes. Les arbitrages ne seront faits qu'avec la rentrée, la tutelle n'a rien décidé...