Dimanche, 19h passées. Opérationnel depuis huit mois, l'œil aux aguets du moindre mouvement suspect, un groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale à bord d'un 4x4 sillonne en notre compagnie, les hauteurs de Bouinane. L'endroit ciblé est la forêt dite « Gros ». L'investigation à partir de l'amont ne s'est soldée, en effet, que par la découverte de quelques restes de bouteilles de boissons alcoolisées, des cannettes de bière, des mégots de… Le chef de brigade est catégorique : « Quelques mois plus tôt, le nombre d'arrestations était tellement important, qu'on n'arrivait pas à embarquer tout le monde. On se contentait de leur enlever les papiers d'identité. » Ces endroits, dira-t-il, étaient infestés, de jour comme de nuit, de groupuscules d'individus aux profils divers, tous âges confondus, qui s'adonnaient à tout type de délinquance, notamment la consommation et la vente illicite de boissons alcoolisées. Parfois des cas de prostitution sont signalés, menaçant ainsi la sécurité et l'ordre publics dans les villes et les cités limitrophes. 20-21h : virée du côté des vergers de Chebli. 21-22 h passées, la patrouille de routine rôdait déjà autour des faubourgs de Boufarik. Bref, même constat : trois arrestations seulement ; il ne s'agit que de délits mineurs. Le chef de brigade affirme, quant à lui, que depuis quelques mois la tendance est à la décroissance du nombre de foyers de délinquance dans cette région est de la wilaya de Blida. A notre niveau, nous restons cependant prudents, cette sortie avec les éléments de la Gendarmerie nationale ne représente qu'une cartographie instantanée d'une réalité des faits qui peut être aléatoire. En effet, un dossier de presse mis entre nos mains par Fraïhia Kamel, chef du commandement wilayal de la gendarmerie, met en exergue trois types d'évolutions : constance relative, croissance et/ou décroissance pour divers délits commis dans les deux premiers semestres des années 2007 et 2008 au niveau wilayal. L'enjambée exponentielle concerne la saisie des stupéfiants, où l'on a enregistré, respectivement pour les deux périodes précitées, 6,8g et 42 kg avec, toujours respectivement, 11 et 72 personnes arrêtées. Si l'on compare, pour cette période, le nombre de personnes arrêtées et la quantité saisie, 11 personnes pour environ 7g et 72 pour 42 kg, il se dégage clairement que l'on va dans le sens du crime qualitatif. Globalement, dans le volet crime organisé, 12 et 43 affaires ont été enregistrées respectivement dans la même période. L'atteinte aux biens publics et privés a presque doublé, avec respectivement 107 et 177 affaires enregistrées, mais une constance, ou une tendance à une baisse relative, pour les délits mineurs et crimes contre l'intégrité des personnes, de 135 à 126 affaires. Les affaires de mœurs, faux et usage de faux, atteinte à l'ordre public accusent le même profil d'évolution. Quant au terrorisme routier, celui-ci ne se départit pas de sa superbe, la vitesse continue à griser et ça fait choc. Sur le tronçon express Boufarik-Blida, ce jour-là, le « Ravin Mestobrise », un type de radar monté sur un véhicule de la Gendarmerie nationale a enregistré une vitesse de 154km/h, bien plus, nous dit-on, la vitesse peut dépasser les 180km/h. Les premiers semestres de l'année 2007 et 2008 ont, en effet, enregistré, respectivement, 373 et 442 accidents, avec toujours dans le même ordre 21 et 29 morts ainsi que 612 et 655 blessés. Ces statistiques ne concernent que les chiffres recueillis par les services de la gendarmerie. Restent ceux de la police et de la Protection civile qui sont à leur tour aussi effarants. Sans commentaire...