Des filles d'à peine 20 ans sont utilisées comme hameçons par les agresseurs. Le visage décomposé, les yeux larmoyants, elles implorent des brigadiers qui les retiennent depuis des heures déjà, à les laisser rejoindre le domicile familial. Elles ont les lèvres asséchées. Depuis un bout de temps, elles crient leur désarroi, sans pour autant parvenir à décrire leur douleur. Elles sont, en un mot, hystériques dans leur comportement. Ces jeunes filles d'à peine 20 ans, ont été interpellées par des gendarmes, le 25 janvier dernier. Il est 21h passées, et elles sont encore là, retenues en garde à vue à l'intérieur de la brigade des Sables d'Or de Zéralda. La plupart de ces femmes ont été embarquées dans le fourgon cellulaire de la gendarmerie à partir de la forêt de Staoueli. Au moment de leur interpellation par les brigadiers, elles étaient en infraction. C'est du moins ce que pensent les éléments de la gendarmerie relevant de la brigade sus évoquée. «Ces filles qui rôdent tout le temps dans la forêt de Staoueli, sont en réalité utilisées comme hameçon pour attirer des proies à des agresseurs qui ne sont autres que leurs complices», nous indique-t-on du coté de la gendarmerie. Notre interlocuteur notera qu'au total huit femmes ont été interpellées pour examen de situation dans le sillage d'une opération de lutte contre la criminalité. L'une d'elles travaille comme serveuse dans l'un des cabarets se trouvant à l'intérieur du complexe de Zeralda. Ces lieux ont fait l'objet d'une incursion surprise opérée aux alentours de 20h mercredi dernier, par un imposant convoi de la gendarmerie composé d'une vingtaine de véhicules environ. 200 personnes interpellées à Zeralda En plus de la femme interpellée ici, pour problème de papiers, semble-t-il, les gendarmes de la compagnie de Zeralda ont embarqué pas moins de 200 personnes à travers tout le territoire de cette localité et ont saisi, dans le cadre de cette opération, une vingtaine d'armes blanches de diverses dimensions, du cannabis et des psychotropes, ainsi que plus d'une centaine de bouteilles d'alcool récupérées auprès d'un individu versé dans la vente illicite de boissons alcoolisées. Treize immigrés clandestins figurent parmi le lot des 200 personnes interpellées dont quatre étaient activement recherchés, du fait qu'ils faisaient l'objet d'un mandat d'arrêt. Ces derniers sont issus de différents pays africains. Ils sont d'ores et déjà incriminés, d'abord, pour séjour irrégulier en Algérie, ensuite, pour troubles à l'ordre public. En effet, ces treize Africains arrêtés, ont été appréhendés en pleine bagarre avec des jeunes Algériens. En outre, et avant de se rendre au siège de la brigade des Sable-d'Or, le convoi de la gendarmerie, de retour du complexe de Zeralda, était de passage du coté d'Azur-Plage. Une Daewoo de couleur blanche stationnée à l'intérieur même de l'étendue ensablée, à quelques encablures seulement du bord de la mer, a vite attiré l'attention des gendarmes. Le convoi s'arrêta aussitôt. Des brigadiers sautèrent de suite des véhicules et pressèrent le pas en direction du véhicule, désormais suspect. «Mon père est directeur général !» Des journalistes et surtout des photographes de la majorité des titres de la presse nationale, ont en fait de même. A l'intérieur de la Daewoo se trouvait un couple de jeunes gens qui, une fois apostrophés par les gendarmes, s'est montré vraisemblablement embarrassés par l'assaut de ces derniers. La fille, une blondinette ayant la trentaine environ, a bien voulu faire part de son désagrément quant aux coups de flash répétés des appareils braqués sur elle par les photographes de la presse. Alors que certains parmi les éléments de la gendarmerie s'affairaient à fouiller dans le moindre détail et le véhicule et les effets appartenant au couple interpellé, d'autres en revanche, sillonnaient les lieux d'Azur plage qu'ils passaient sous contrôle strict. Ces derniers venaient d'interpeller un autre jeune qui se prenait comme faisant partie de la catégorie des intouchables. «Mon père est DG...» n'avait-il, en effet, cessé de répéter aux brigadiers, en guise de réponse à sa colère, n'ont pas tardé à lui passer les menottes. Au total, l'opération de lutte contre la criminalité organisée par le groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale dans plusieurs localités de la périphérie algéroise, s'est soldée par l'interpellation de 515 individus. En effet, à l'heure du bilan de cette opération - aux environs de 23h de ce mercredi soir -, l'on apprendra que celle-ci a porté sur les quartiers d'El Harrach, Baraki, Dar El-Beïda, Douéra Rouiba, Bir Mourad Rais, Birtouta, Baïnem, Zeralda et Staouéli. Parmi les personnes soumises à un examen de situation, 95 d'entres elles étaient en infraction. Certaines l'étaient pour consommation de drogue, d'autres pour ivresse publique, d'autres encore incriminées pour incitation de mineurs à la débauche. Le nombre d'armes saisies par les gendarmes est effarant. Une quarantaine d'objets contondants de différentes dimensions ont, en effet, été récupérés auprès de beaucoup de délinquants, dont le seul souci était de s'attaquer à de paisibles citoyens.