Les enseignants contractuels vont bientôt boucler un mois de grève de la faim. Ils sont déjà à leur vingt-huitième journée sans qu'il y ait eu réaction de la part du ministère de l'Education, qui continue à ignorer le mouvement de grève et les revendications de ces enseignants. Cela au moment où les grévistes se retrouvent dans un état des plus critiques depuis le déclenchement de la grève. Outre la fatigue physique, les protestataires souffrent de plusieurs maux : chutes de tension, hypoglycémie, douleurs musculaires, perte sensible du poids… il y a eu même un cas de dépression nerveuse. Inquiet du sort de ces grévistes, le Conseil national des enseignants contractuels (CNEC), affilié au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) tire le tocsin : « Quand le gouvernement réagira-t-il ? Après le décès d'un enseignant, peut-être ! Mais à ce moment-là, ce sera trop tard. » Malgré tout, ces grévistes se montrent plus que jamais déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Des revendications qui consistent en leur intégration dans les postes qu'ils ont occupés depuis des années, la régularisation de la situation financière de ceux qui n'ont pas été payés depuis plusieurs mois, la réintégration des enseignants abusivement exclus, l'octroi des primes de documentation et qualification ainsi que les congés de maladie et de maternité. Si les autorités sont indifférentes au mouvement de grève, les ONG et organisations internationales continuent à exprimer leur soutien aux enseignants grévistes et considèrent « légitimes » leurs revendications. Ainsi, l'internationale des services publics (ISP) a-t-elle adressé hier une lettre de soutien aux grévistes. « Nous regrettons que l'intransigeance du gouvernement, qui n'a pas encore saisi l'occasion de négocier avec le mouvement syndical, vous ait amenés à prendre ces mesures. L'ISP salue votre courage tout en espérant que le gouvernement acceptera, sans plus tarder, d'établir un dialogue social pour que ceux qui participent à la grève de la faim ne prennent pas plus longtemps de graves risques pour leur santé », est-il écrit dans la lettre.