Plainte devant les instances internationales du travail L'affaire des enseignants contractuels en grève de la faim depuis le 14 juillet est portée devant les instances internationales du travail. L'intersyndicale autonome, créée pour suivre la grève et organiser les actions de soutien aux grévistes, a décidé, lors d'une réunion hier au siège national du Snapap, de déposer plainte contre l'Etat algérien devant le Bureau international du travail (BIT) et l'Internationale des services publics (ISP). Cette plainte est motivée par les violences physiques et verbales que les forces de l'ordre ont fait subir aux enseignants contractuels et autres manifestants qui ont participé au sit-in du 23 juillet devant le ministère de l'Education nationale, à Alger.En plus de cette plainte, l'intersyndicale autonome compte adresser un communiqué dénonçant ces violences à toutes les institutions du pays, mais aussi et surtout à toutes les organisations internationales de défense des droits de l'homme. Outre l'élaboration d'un plan d'action et de manifestations pour la prochaine rentrée scolaire, cette structure autonome, composée notamment de représentants de partis politiques et d'ONG de défense des libertés et des droits de l'homme, confirme sa participation au prochain sit-in du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC) prévu pour demain.Comme elle appelle à l'ouverture du dialogue entre la tutelle et les grévistes. Au nombre de 40 000, les enseignants contractuels revendiquent leur intégration dans le corps de l'enseignement et le versement des salaires impayés pour certains depuis près de trois ans. Leurs représentants, une trentaine, qui sont à leur 22e journée de grève de la faim, se trouvent dans un état critique. Vingt-huit d'entre eux ont été évacués à l'hôpital Zmirli dans une situation lamentable. Certains sont tombés dans un coma qui a duré plusieurs heures. Cela au moment où le ministère de l'Education feint ignorer leurs revendications et même leur mouvement de grève. S'enfonçant dans le mépris, le ministère n'a aucunement tenté d'entrer en contact avec les grévistes pour essayer de trouver un terrain d'entente et mettre fin à leur supplice quotidien. Les grévistes, qui ont animé un point de presse hier au siège du Snapap, ont réaffirmé leur détermination à aller jusqu'au bout, quel que soit le prix à payer. Leur vie est en péril, car ils souffrent d'hypotension, d'hypoglycémie, de crampes musculaires, de dysfonctionnements de l'appareil digestif, d'évanouissements, de palpitations et de diminution de poids de 38%. Le Snapap demande ainsi l'envoi immédiat d'une délégation médicale pour prendre en charge et suivre l'état de santé de ces grévistes, qui risquent la mort.