Greenpeace lance un avertissement dans un rapport publié récemment sur le commerce de déchets électroniques, un phénomène qui, selon l'organisme environnemental, se répand de l'Asie à l'Afrique de l'Ouest et en particulier au Ghana. Des télés et des ordinateurs contenant certains produits chimiques toxiques y aboutissent dans des dépotoirs, où ils sont parfois démontés par des enfants âgés d'à peine cinq ans. « Tant que les compagnies ne décideront pas d'éliminer complètement tous les produits chimiques dangereux de leurs appareils électroniques et n'accepteront pas l'entière responsabilité du cycle de vie complet de ces produits, ce ''dompage'' empoisonné se poursuivra », a lancé Martin Hojsik, un activiste membre de Greenpeace. « Les fabricants de matériel électronique ne doivent plus permettre que leurs produits empoisonnent les pauvres autour du globe. » Plusieurs vieux ordinateurs, moniteurs et téléviseurs qui finissent par empoisonner le Ghana proviennent de pays de l'Union européenne, malgré des lois prohibant l'exportation de tels produits toxiques, précise Greenpeace. Le rapport mentionne des envois de ce genre d'appareils par des pays comme l'Allemagne, la Suisse et les Pays-Bas ainsi que la Corée. Les produits sont exportés sous la mention « biens de seconde main » et semblent au premier abord destinés à être réutilisés. Dans les faits, le rapport révèle — citant à l'appui un responsable de l'UE — que la plupart des produits ainsi exportés vers l'Afrique sont défectueux au point d'être inutilisables. Au Ghana, les rebuts électroniques sont mis en pièces dans des parcs à ferraille, où les morceaux sont écrasés ou brûlés pour séparer les composants en plastique des métaux de plus grande valeur comme l'aluminium et le cuivre, un processus qui pollue l'environnement et expose les travailleurs à des émanations toxiques. Une équipe d'inspection de Greenpeace à visité deux sites principaux de collecte de rebuts électroniques au Ghana un dans la capitale et l'autre dans la plus petite ville de Korforidua. Des échantillons du sol analysés à l'université britannique d'Exeter ont révélé la présence de plomb et de composés phtaliques, que l'on soupçonne d'être responsables de troubles de la reproduction. Le rapport indique également que si l'UE interdit officiellement de tels exports, cela n'est pas le cas aux Etats-Unis. Plusieurs fabricants majeurs d'ordinateurs, notamment Dell, Hewlett-Packard et Apple, ont lancé ou élargi des programmes de recyclage existants au cours des dernières années, mais de façon générale, les groupes environnementaux et les instances gouvernementales en la matière s'entendent pour dire qu'un faible pourcentage seulement des produits électroniques sont effectivement soumis à ces programmes de recyclage.