• L'Algérie importe 12 précurseurs chimiques pour les besoins de l'industrie L'Algérie importe12 précurseurs chimiques (sur les 23 substances répertoriées et incluses dans une liste mondialement reconnue et sous contrôle rigoureux) pour les besoins de son industrie chimique, pharmaceutique, agricole, pétrochimique. «Contrairement à ce que prétendent certains experts étrangers dans la lutte contre le trafic de drogue et la toxicomanie, l'Algérie ne dispose d'aucun laboratoire clandestin pour le détournement de ces produits à des fins illicites et la fabrication de drogues de synthèses », a confirmé hier lors de son intervention le Dr Reggabi Karine de la faculté de médecine de Blida dans son intervention sur l'usage licite des principaux précurseurs chimiques importés en Algérie. Parmi les produits qu'importent les opérateurs nationaux, figurent le pseudo-éphédrine et le permanganate. Ces substances sont importées en quantités considérables (plus d'un million de kg par an, pour chacune des deux produits), alors que les autres substances ne sont importées qu'en petites quantités, tels l'ergotamine, l'acétone, l'héliotropine … Mais cela ne signifie pas pour autant que l'Algérie est à l'abri de toute tentative de détournement de ces précurseurs chimiques à d'autres fins. Selon une enquête menée par les services de sécurité, 150 kg de pseudo-éphédrine ont été saisis en 2000. L'opération ne semble pas aussi impressionnante que les récentes saisies de stupéfiants effectuées par les services de sécurité, mais selon les intervenants dans la lutte contre le trafic de drogue, la vigilance reste de mise, du fait que l'Algérie est - à la demande des opérateurs - appelée à importer ces substances, lesquelles sont toutes convertibles à des drogues de synthèse aux effets néfastes sur le cerveau, à l'exemple du pseudo-éphédrine (importé en quantité importante) et constituant un principe actif dans la fabrication d'un médicament antigrippal. Même si l'Algérie n'est pas concernée par cette conversion, la crainte des experts en la matière s'avère justifiée. Selon un rapport de l'OICS, les pays de l'Afrique de l'Est et de l'Ouest sont une référence en la matière. Ce même rapport indique que la Guinée est sérieusement confrontée au détournement des précurseurs chimiques pour la fabrication de drogues de synthèse. Les narcotrafiquants produisent de grandes quantités de drogues de synthèse dans des laboratoires clandestins. De l'avis des responsables de l'ONLCDT, cette « tolérance » est due au manque de contrôle, au phénomène de corruption et bien d'autres raisons favorisant cette déroute au détriment des populations, les jeunes en particulier. «La Guinée n'est pas loin de l'Algérie ». Une déclaration émanant d'un intervenant dans la lutte contre ce fléau, traduisant l'urgence de mise en place de mécanismes plus rigoureux de suivi et de contrôle de ces substances nocives. La participation de l'Algérie en novembre prochain à la réunion interministérielle de Strasbourg, annoncée à l'ouverture des travaux par l'expert Patrick Pennink, secrétaire exécutif du groupe Pompidou, confirme l'importance de l'Algérie en tant que membre très actif dans la coopération régionale au sein du groupe qui compte, pour le continent européen l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la France alors qu'au niveau de la rive sud du bassin méditerranéen, l'organisation regroupe l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, l'Egypte, la Jordanie et le Liban.