Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a dévoilé, dans un entretien accordé au journal chinois Renmin Ribao, en marge de sa visite à Pékin, dans le cadre de l'ouverture des jeux olympiques, un projet d'implantation d'une usine de montage de véhicules en Algérie. Interrogé par le journaliste au sujet des domaines ou résident les potentiels de développement des relations sino-algériennes, Abdelaziz Bouteflika a précisé que de nombreux projets « d'envergure sont actuellement en préparation et leur concrétisation, que nous souhaitons prochaine, est de nature à intensifier les actions de coopération entre nos deux pays ». Le président de la République a, également, déclaré que des groupes chinois ont proposé d'implanter des usines de fabrication automobile. Cela rentre, dit-il, dans le cadre de la création d'une zone de coopération économique en Algérie « Il en est ainsi du projet de création d'une zone de coopération économique et commerciale en Algérie, où des groupes chinois proposent, entre autres, d'implanter une usine de fabrication automobile ». Cette déclaration du chef de l'Etat intervient après les récentes introductions, dans la loi de finances complémentaire 2008, de taxes imposées pour tout achat d'un véhicule neuf, une démarche qui n'a pas été du goût du consommateur et des concessionnaires automobiles. Le chef de l'Etat a reproché à ces derniers de ne pas investir dans la fabrication ou le montage de véhicules. Il est utile de préciser que le marché des véhicules importés de chine représente 35 et 40 % et que ceux qui importent des « cercueils » dépourvus des éléments élémentaires de sécurité et de confort jouissent de complicités à tous les niveaux. Seul, Hocine Fandi, patron de Fandi Motors a pu se démarquer du lot et concrétiser son rêve, celui d'installer une usine de montage de bus en Algérie. Hocine Fandi qui butait, depuis avril dernier date de l'inauguration de son site, sur un problème de foncier industriel et de taxes trop exorbitantes, selon lui, projetait même d'installer une usine de montage de pick-up et 4X4. « Nous avons même un projet qui est au stade final et qui consiste à réaliser une usine de montage de véhicules touristiques. Nous avons eu l'aval du constructeur chinois et nous pouvons le concrétiser dans un délai de trois mois », a déclaré M. Amrani, directeur général de Fandi Motors, qui ajoutera que ce projet permettra de créer des milliers de postes d'emploi directs et indirects. Notre interlocuteur s'est déclaré optimiste pour le futur proche même si, selon lui, rien n'est venu concrétiser les bonnes déclarations du gouvernement : « Nous n'avons rien vu venir pour le moment. C'est le black-out total. Nous payons toujours les mêmes taxes exorbitantes et nous faisons toujours face au problème du foncier. Si le gouvernement veut inciter les importateurs à investir dans le montage de véhicules, il doit d'abord commencer par régler le problème du foncier industriel qui est crucial, puis diminuer au maximum les taxes douanières. A quoi bon produire localement quant nous payons les mêmes taxes et droits de douanes que ceux qui importent des véhicules », se désole ce responsable. Sauf si le gouvernement est décidé à prendre le« taureau par les cornes », l'installation d'une usine de montage de véhicules restera une utopie.