Dehors. Onze élèves de la 6e promotion de l'Ecole supérieure de banque (ESB) se retrouvent dehors, obligés de « libérer » leurs chambres après la fin de leur cursus, sans avoir encore reçu leur diplôme. Ces élèves viennent de boucler leur cursus d'études supérieures avec brio. Il ne leur reste, théoriquement, qu'à « empocher » leur modeste diplôme supérieur des études bancaires (DSEB), pour aller à la conquête du marché du travail. Mais une embûche survient, un aléa qui ne serait pas apparu n'était l'entêtement du directeur général de l'école qui refuse, selon bien entendu leurs dires, de leur remettre les originaux de leurs diplômes. Ces élèves diplômés ont été, faut-il le préciser, parrainés par l'ex-El Khalifa Bank. Deux ans plus tard, ladite banque a été mise en liquidation. Ils étaient, eux, en plein cursus. Il ne leur restait que deux ans pour boucler la boucle, le cycle suivi étant de quatre ans. Au lendemain du krach d'El Khalifa Bank (leur parraineur), précisent-ils dans une lettre de doléances, rien ne leur a été demandé. « Nous avons même adressé une lettre dans laquelle nous avons demandé au directeur général de l'ESB des explications sur notre sort après la ruine d'El Khalifa. Niet. Aucune suite. Pis, ni la Banque d'Algérie ni l'ESB ne se sont manifestées pour nous aviser quant à la nécessité de signer d'autres (nouveaux) engagements qu'ils évoquent maintenant. Ainsi, nous sommes de ce fait libres de tout engagement. Nous avons poursuivi et terminé nos études et rempli notre obligation de résultat après avoir soutenu nos mémoires de fin d'études avec succès », nous ont-ils précisé. Cela étant, les onze élèves étaient étonnés, ajoutent-ils, par la décision du DG. « Le 14 décembre dernier, le DG nous a réunis pour nous informer que nous ne pouvions avoir que des photocopies de notre diplôme », ont-ils indiqué. Pourquoi ? Selon les termes de la lettre dont une copie nous a été transmise, le directeur, qui les a réunis une seconde fois le 15 décembre, a voulu leur faire du « chantage ». Comment ? « Il a demandé au directeur des ressources humaines de la Banque d'Algérie de nous faire signer un contrat de fidélité avec la Banque d'Algérie en contrepartie de la remise des originaux des diplômes mérités », ont-ils dénoncé. Le DG a menacé, ont-ils ajouté, d'annuler la cérémonie de remise des diplômes au cas où les élèves concernés rejetteraient cette proposition. Les concernés ont effectivement refusé, à l'unanimité, ladite proposition. Refus qu'ils ont notifié par courrier recommandé avec accusé de réception au DG de l'ESB. Le DG a ainsi annulé carrément la cérémonie. Il est à noter que les onze élèves sont soumis à deux obligations, qui figuraient dans leur dossier de scolarisation. Primo : obligation vis-à-vis d'El Khalifa Bank, en vertu de laquelle ils sont tenus de travailler au sein de cette banque pendant huit ans, en contrepartie du financement de leur formation. Secundo : obligation vis-à-vis de l'ESB, selon laquelle ils sont tenus de réussir leur cursus d'études avec succès, en contrepartie de la remise par l'ESB du DSEB. Pour les élèves concernés, le directeur veut les « coincer » par ce contrat afin de les « vendre » à la banque qu'il veut. Ils contestent par ailleurs le fait que d'autres étudiants de la même promotion ont reçu leur diplôme, contrairement à eux. Ainsi, ils comptent saisir le gouverneur de la Banque d'Algérie. Hier, ils ont pris attache avec un huissier de justice. Le DG, qu'on a tenté de contacter pour avoir sa version des faits, était absent hier, nous a-t-on dit. Devant cette situation, où le DG campe sur ses positions, les onze élèves ne savent plus à quel saint se vouer.