Depuis le début des grandes chaleurs, le chef-lieu de la wilaya et les agglomérations proches du tracé de l'autoroute sont constamment plongés dans un nuage de poussière. El Tarf. De notre correspondant Selon les propos des observateurs rapportés pas notre confrère El Khabar, les nuages qui s'élèvent des dizaines de chantiers pour la construction de l'autoroute, poussés par le sirocco s'élèvent haut dans le ciel et n'épargnent pas le moindre recoin, même à l'intérieur des maisons. La poussière se dépose aussi sur les arbres et les cultures et même dans les lacs comme l'Oubeira, celui-là même qu'on disait avoir mis à l'abri de toute atteinte. Les populations se plaignent de l'air irrespirable mais aussi du tapage nocturne causé par des dizaines de gros engins en action 24h/24 et particulièrement actifs, a-t-on relevé, sur le tronçon qui traverse le parc. L'intensité du bruit mesurée aurait donné 10 à 40 décibels de plus que la norme admise dans la journée (25 décibels). Qu'en sera-t-il demain de toutes les nuisances, quand l'autoroute sera mise en service, observent également ceux qui n'avaient pas tout à fait été convaincus par les écologistes qui ont soulevé la question du passage de l'autoroute par le parc national. Pour des naturalistes cités par notre confrère, les animaux qui peuvent se déplacer ont quitté notre pays pour aller se réfugier de l'autre côté de la frontière où ils seront moins dérangés et pourront certainement survivre. Les animaux qui ne peuvent fuir ce bouleversement, comparé au pire des incendies, doivent rester cachés nuit et jour et ne pas se nourrir à cause des puissantes lumières employées pour éclairer les travaux nocturnes et dont « on ne peut se passer », selon un responsable de l'entreprise japonaise. Cojaal ne respecte pas la plus élémentaire des recommandations pour éviter la principale nuisance, la poussière : asperger le sol et prévoir suffisamment de bacs pour stocker l'eau nécessaire, qui peut être marine dans ce cas, donc disponible à profusion. Selon un expert de l'environnement responsable d'un bureau d'études local enrôlé par Cojaal, cette situation est due au fait que l'Algérie n'a pas d'études stratégiques sur les effets néfastes des grands projets d'aménagement. On se demande alors en quoi consiste l'étude d'impact mise en avant pour justifier le passage de l'autoroute dans le parc, en dépit des lois qui l'interdisent. Quant à l'Observatoire pour le suivi et le contrôle environnemental de l'autoroute Est-Ouest créé à El Tarf en avril dernier par Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, pour contrer l'action des écologistes, il n'aurait aucune existence juridique et se heurterait à de sérieux problèmes parce que le département de Rahmani a considéré cette initiative unilatérale comme un piétinement de platebande. Encore un….