Il fait un peu frisquet. Le temps des précipitations refait son apparition et l'ondée n'arrête pas d'“asperger” cette région de l'arrière-pays. Une ondée que les fellahs attendent avec impatience. Depuis jeudi, la saison automnale qui s'annonce tardive arrive avec un temps grisâtre et le ciel couvert de gros nuages noirs. Des nuages qui donnent espoir aux travailleurs de la terre dont la prolongation de la canicule leur fait peur. Cela n'empêche d'ailleurs pas les attroupements au niveau des grandes agglomérations telles que Besbès, Dréan, Ben M'hidi, Boutheldja et Bouhadjar des chefs-lieux qui ont une population qui veille au pas des portes jusqu'à une heure tardive de la nuit, une continuité des veillées ramadanesques. Mêmes les ruelles de ces cités sont animées. Les deux places publiques nouvellement réalisées à El Tarf se sont parées de leurs plus beaux atours, les lampions ont été changés, où règne une animation particulière, les gens se réunissent en grappes continuant avec leurs bonnes vieilles habitudes. Les uns autour d'un café, les autres s'adonnant à des activités informelles. Les cambistes y font parti aussi pour changer de grosses sommes en dinars en contrepartie d'une poignée d'euros. Un peu plus loin, des vieux discutent des derniers événements qui continuent de secouer la Mésopotamie et de la politique de Bush qui menace la Syrie. Et chacun de commenter à sa manière, l'après-rentrée scolaire où l'on enregistre des milliers d'élèves sans livres scolaires et l'envolée des prix. Quelque part l'on apprend que les contestations de citoyens mécontents ont repris de plus belle. Les dernières décisions prises pour la rénovation d'une partie des voies de communication, l'octroi de logements, des débouchés pour les jeunes, le tout a eu le mérite de sortir la région d'El Tarf de sa torpeur, la prime de scolarité reconduite par le président de la République et qui a touché 46 000 élèves. Chacun y va de son commentaire, de son interprétation, de son satisfecit ou de sa déception. Mais d'ici quelque temps, tout rentrera dans l'ordre et la vie normale reprendra son droit de cité, même si les ménagères sont conscientes que parfois elles n'auront rien à mettre dans leur réfrigérateur à cause de ces prix qui augmentent sans crier gare. La chaleur accablante refera surface et finira une fois de plus par centrifuger les dernières gouttelettes de pluie, pour laisser place à “un soleil rayonnant” et à bien d'autres choses encore qui cautionnent une ambiance non stop pour des urbains qui ont besoin de dégourdir les jambes. Une population laisser sur le tarmac depuis de nombreuses années qui a besoin d'un regain d'animation et d'activité. Elle est dans un besoin pressant d'enthousiasme enfin tout ce qui permettra une activité saine pour un mois dédié à une région avide de la chose culturelle, dans le besoin du logement, soustraire la jeunesse de l'oisiveté et de la délinquance galopante. El Tarf comme l'ensemble des autres régions du pays reprendra alors goût à la vie. Tahar Boudjemaâ