Sentant approcher la fin de l'année 2008, échéance avant laquelle, selon le président américain, George W. Bush, Israéliens et Palestiniens sont censés trouver une solution au conflit qui les oppose depuis plus de 60 ans, l'Etat hébreu multiplie les manœuvres basses, qu'il maîtrise parfaitement, en vue de faire échouer le processus de négociations en cours, tout en rejetant la cause d'un tel échec du côté palestinien. Ghaza : De notre correspondant Sachant que la question du retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers desquels ils ont été expulsés par la force en 1948, lors de la création de l'Etat d'Israël, est un point sur lequel il y a un consensus palestinien, le gouvernement israélien vient d'affirmer que le Premier ministre, Ehoud Olmert, a indiqué au président palestinien, Mahmoud Abbas, qu' Israël n'autoriserait pas le retour des réfugiés palestiniens dans le cadre d'un futur accord sur la création d'un Etat. Cette affirmation officielle des services du Premier ministre, Ehoud Olmert, a fait suite à plusieurs fuites rapportées par les médias israéliens qui jouent un rôle prépondérant dans la politique d'intox dont raffole l'Etat hébreu. Ce communiqué officiel a été diffusé en réponse à des articles selon lesquels Olmert était prêt à faire entrer en Israël 2000 réfugiés par an, pendant dix ans, dans le cadre d'un accord établissant un Etat palestinien dans la majeure partie de la Cisjordanie et l'ensemble de la bande de Ghaza. « Le Premier ministre n'a jamais offert d'absorber 20 000 réfugiés en Israël. Le Premier ministre répète à nouveau qu'en vertu de tout accord futur, il ne saurait y avoir de retour de réfugiés palestiniens en Israël, quel qu'en soit le nombre », a fait savoir le bureau d'Olmert. Le chiffre de 20 000 avait été avancé par le quotidien israélien Haaretz dans son édition de jeudi, et confirmé par des responsables israéliens proches du dossier, avant le démenti opposé par Olmert. Une autre de ces fuites était une proposition israélienne de reporter les négociations sur la question de la ville sainte d'El Qods, tout en insinuant que le président palestinien avait accepté de le faire, alors que les officiels palestiniens, dont Saeb Erekat, le principal négociateur, ont toujours affirmé qu'ils n'accepteront aucun accord qui ne prend pas en considération l'ensemble des points clés du conflit, dont ceux des réfugies et de la ville sainte. Une solution équitable L'autorité palestinienne, par la voix de Nabil Abou Roudainah, conseiller du président Abbas, a qualifié d'« inacceptable » la position d'Olmert sur la question, ultra sensible chez les Palestiniens, des réfugiés. « Les fuites sur cette question et d'autres aspects des pourparlers de paix, comme une proposition israélienne visant à reporter les discussions sur El Qods, visaient à persuader la communauté internationale qu'il faudrait imputer aux Palestiniens tout éventuel échec des négociations », a-t-il dit. l'autorité palestinienne et son président Mahmoud Abbas ont de tout temps répété que les positions fixes des Palestiniens pour un accord final avec Israël comprenaient un Etat palestinien sur la totalité de la bande de Ghaza et de la Cisjordanie, dont la ville sainte d'El Qods, ainsi qu'une solution équitable de la question des réfugiés. Israël a déjà utilisé ce procédé et imputé aux Palestiniens, l'échec des négociations de camp David au mois de juillet 2000, entre le défunt président Yasser Arafat et Ehoud Barak, Premier ministre israélien de l'époque, actuel ministre de la Défense, parrainées par l'ancien président américain, Bill Clinton. La suite a été une intifadha sanglante dans tous les territoires palestiniens avec plus de 6000 morts, des dizaines de milliers de blessés et plus de 10 000 prisonniers du côte palestinien. La colonisation n'a pas arrêté de se développer aux dépens des terres palestiniennes qui ont été morcelées par la construction du mur de séparation raciste qui permet à Israël d'annexer de facto une grande partie de la Cijordanie occupée et de mettre un terme définitif aux aspirations palestiniennes de créer un Etat indépendant et souverain doté d'une continuité territoriale. Les divisions graves qui déchirent la scène politique ainsi que la société palestinienne semblent donner plus d'atouts à l'Etat hébreu pour bien mener cette politique israélienne visant à léguer aux Palestiniens de Cisjordanie un semblant d'Etat, formé par une multitude de bantoustans isolés et laisser le mouvement islamiste Hamas former son entité, peut-être son émirat islamique à Ghaza, tant que ce dernier empêche, comme il le fait actuellement, toute action armée visant son territoire. Lorsqu'un responsable, à l'image de Mahmoud Ezzahar, qui compte parmi les plus durs du mouvement islamiste, déclare qu'aucun dialogue national n'est possible tant que le président Abbas, qu'il a qualifié de faible, sera en place, alors qu'il a été élu démocratiquement, et que son mouvement qui contrôle Ghaza depuis juin 2007 n'a rendu aucun hommage au grand poète Mahmoud Darwich, inhumé mercredi dernier à Ramallah, alors qu'il dispose d'une notoriété et d'un respect local et international, on se rend compte de la gravité de la situation interne qui a des effets nocifs sur la possibilité des Palestiniens d'imposer leur point de vue en face des Israéliens, même s'ils sont renforcés par la légitimité internationale.