Après une brève « accalmie » qui, somme toute, n'a duré que le temps d'une portée, les chiens errants sont de retour et en force cette fois-ci. En ce mois d'août, la saison estivale est déjà à son apogée. Les climatologues l'avaient bel et bien annoncé, ce mois sera particulièrement chaud cette année, ce qui a eu pour effet de multiplier les facteurs à risques comme les maladies à transmission hydrique. Cependant, force est de constater un peu partout, les incohérences frappantes avec les règles les plus élémentaires de l'hygiène et de la sécurité. Le citoyen s'habitue, ou plutôt s'adapte chemin faisant, à ces décors de fin du monde : des meutes de chiens se retapant une nouvelle jeunesse, leur effectif s'accroissant. Ils sont partout, aux quatre coins d'un souk, occupant des trottoirs ou rôdant aussi bien dans les ruelles des quartiers populaires en rase campagne, que dans les boulevards « huppés ». Ils sont là. Aux alentours du marché jouxtant le stade Mustapha Tchaker, la cité BCL d' Ouled Yaïche, Bab Dzaïr, Bab Essebt…donnent l'image, on ne peut plus illustrante, de cette promiscuité dangereuse à haut risque de maladie. Ces endroits, pour ne citer qu'eux, ne sont que des exemples, car ces meutes de chiens sont signalés un peu partout dans la ville des Roses et même dans les vergers de la Mitidja où les fellahs regagnant tôt le matin leurs terres sont obligés de travailler dans la « paix de la Guerre froide ». « Des meutes d'une vingtaine de chiens que je rencontre souvent de bonne heure, se cachent entre les arbres fruitiers dans la ferme Houbene, qui se trouve à peine à 2 km de l'Oued Chiffa, alors nous sommes obligés d'être prudents », nous déclare un agriculteur rencontré dans sur les lieux. Quelques endroits se sont même transformés en de véritables gîtes où croupissent, aux heures de grandes chaleurs, des chiens haletants et prêts à sauter sur celui ou celle qui passe par mégarde et viole ainsi leur territoire. La nuit, au risque de se retrouver face à face avec des filous (surtout du coté de Bab Errahba, Bab Dzaïr ou le chemin longeant la cité BCL), en quête d'une victime à délester de ses biens, s'ajoute celui de rencontrer ces chiens qui, le soir venu, redoublent de férocité. D'ailleurs, des cas de morsures ont été signalés, notamment à Bab Errahba, il n'y a pas si longtemps, heureusement la victime s'en est sortie indemne. Au début de l'année, il y a vu le lancement, par les services d'APC de Blida, d'une campagne d'abattage, ce qui a permis de réduire notablement le nombre de chiens errants. Pour les chiffres concernant les cas de morsures et de rage, nous n'avons pas pu les obtenir, car c'est un véritable parcours du combattant pour les avoir. Une seule campagne d'abattage par an est loin de répondre aux exigences d'une prophylaxie des infections,d'après l'avis d'un spécialiste. Par ailleurs, un médecin rencontré à la polyclinique de Bouarfa va dans le même sens, en disant : « Cela ne sert pas à grand-chose », Et d'ajouter qu' « il faut autant de campagnes que le nombre de portées ». Il explique par ailleurs que « C'est tout un cycle de transmission de maladies qu'il faut rompre. Une campagne de démoustication et de dératisation est nécessaire, sinon, on aurait que fait raccourcir la boucle de transmission des maladies. Les moustiques, vont, à défaut des rats et des chiens, s'acharner plus directement sur l'homme ». Cette situation risque de produire un effet boomerang. L'entassement à certains endroits d'importantes quantités de déchets, aux risques pathologiques certains, trouve par excellence, avec ces animaux itinérants, des vecteurs de transmission des maladies les plus dangereuses. Pour rappel, le projet de construction d'une fourrière canine, ressassé depuis plusieurs années par les responsable APC, n'a toujours pas vu le jour, alors que 2008 est déjà bien entamée.