Le quartier de Dély Ibrahim, sur les hauteurs d'Alger était en deuil durant ce week-end. La nouvelle que l'on redoutait tant venait de tomber. Mourad Abdelwahab n'est plus. Il est décédé à Paris où il avait tenté, pour la énième fois, de combattre une maladie qui le suivait depuis de longues années. On savait qu'il était malade, très malade, mais tout un chacun nourrissait cet espoir de le voir s'en sortir. Mourad Abdelwahab a livré son dernier match contre la mort qu'il voulait repousser le plus loin possible. Dans ce combat de survie, Mourad, sachant que cette sale maladie allait avoir le dernier mot, a eu ce courage de résister jusqu'au bout d'une manière lucide mais aussi responsable. Tous ceux qui ont assisté Mourad durant ces dernières semaines ont pu apprécier sa manière d'épargner à sa famille, à ses enfants surtout, l'angoisse d'une maladie qui ne pardonne pas. Hier, au cimetière de la commune de Dély Ibrahim, tous ses amis étaient là. Toutes les générations de sportifs qu'il a connues, et autres, tenaient à être présentes pour rendre un dernier hommage à Abdelwahab. Il y avait Khalem, Khalef, Derouaz, Bachi, Zemmamouche, Kouici, Menad, Kheliouati, Abdouche, Dziri et beaucoup d'autres encore pour dire adieu à celui dont la silhouette restera gravée sur de nombreux terrains de football. Abdelwahab, un cadre du ministère de la Jeunesse et des Sports, a fait des études supérieures aux côtés des Saâdane, Noureddine Saâdi et autres. Il fera son entrée dans le monde technique du football national en 1985 lorsqu'il fera partie du staff de l'équipe nationale qui devait préparer la Coupe du monde de 1986 qui a eu lieu au Caire et du Mondial de la même année à Mexico. Une première réussite puisque la sélection nationale se qualifia aux deux rendez-vous. Abdelwahab débute alors une longue carrière au sein des clubs comme El Harrach, l'USM Alger, le CRB, le WA Boufarik..., avant de revenir en équipe nationale pour prendre en charge la préparation spécifique des gardiens de but. Il formera avec Kermali, Saâdi et Fergani, le staff technique avec lequel les Verts remportent la coupe d'Afrique des nations. Retour en équipe nationale en 1996, mais une élimination du Mondial 98 lui restera en travers de la gorge. Abdelwahab tentera une expérience aux pays du Golfe mais retrouve vite les sensations du football national qu'il ne quittera qu'avec l'apparition de cette maladie qui l'éloignera définitivement des stades même si entre temps, Abdelwahab n'hésitera pas à driver une formation corporative de... médecins avec qui il remporta le Mondial. Il aura, pour ainsi dire, tout donné pour le football jusqu'à son dernier souffle. En cette douloureuse circonstance, El Watan, présente à la famille du défunt ses condoléances les plus sincères.