Mourad Abdelouahab n'est plus. L'infor-mation est tombée, tel un couperet, jeudi matin et elle a mis en émoi le monde du sport algérien. Il faut dire, cependant, qu'on la pressentait car Mourad se battait avec une énergie hors du commun contre un mal incurable. Il a perdu là son dernier match de la vie, lui qui n'a pas cessé de faire parler de lui suite aux innombrables succès qu'il avait remportés sur le terrain sportif. Comment parler de Mourad au passé lui qui respirait la vie et qui a consacré le plus clair de son temps au sport qu'il chérissait: le football. Joueur modeste, il s'est fait connaître en tant qu'entraîneur réputé, au départ, pour un préparateur des gardiens de buts. C'est, d'ailleurs, à ce titre qu'il remportera l'un de ses plus grands trophées, la Coupe d'Afrique des nations en 1990 avec l'équipe nationale dans un staff technique composé de Abdelhamid Kermali, Ali Fergani et Noureddine Sâadi. Il reviendra en équipe nationale pour épauler Ali Fergani lors de la phase finale de la CAN 1996 en Afrique du sud où les Verts avaient été éliminés en quarts de finale par le futur vainqueur de l'épreuve, l'Afrique du sud. Au niveau des clubs, son palmarès était, également, éloquent. C'est ainsi que c'est grâce à lui que le CR Belouizdad avait pu être sacré champion d'Algérie en 2000. C'est lui qui, petit à petit, avait pu monter une équipe qui devait s'avérer être la plus performante du pays. Cette équipe qui devait obtenir le titre de champion d'Algérie, une saison plus tard, sans Mourad aux commandes. Mais tout le monde s'accordait à dire qu'il était pour beaucoup dans ce nouveau sacre. Il a, par la suite, fait beaucoup parler de lui à l'USM Alger, club avec lequel il était parvenu à se qualifier pour les demi-finales de la Ligue des champions africaine, performance jamais égalée, à ce jour, par un entraîneur algérien, ni par aucun autre club algérien. On l'a aussi vu sur le banc du MO Béjaïa et de l'USM El Harrach et la dernière fois où il a officié c'était en tant que conseiller dans son club d'origine, le WA Boufarik. Avec lui disparaît l'un des meilleurs entraîneurs du football du pays. Incontestablement, le sport algérien vient de perdre l'un de ses meilleurs serviteurs. Décédé à Paris dans un hôpital parisien, Mourad Abdelouahab a été inhumé, hier, au cimetière de Dely Ibrahim. En cette pénible circonstance, le collectif du journal L'Expression s'associe à la douleur de sa famille, à laquelle il présente ses sincères condoléances.