La CITIC RCC — chargée de réaliser le tronçon autoroutier allant de la commune d'El Adjiba jusqu'à la lisière de la wilaya de Bordj Bou Arréridj — n'en est pas à sa première brouille avec les travailleurs algériens. Bouira. De nos correspondants Réclamant l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles, les ouvriers algériens travaillant au sein de l'entreprise chinoise CITIC RCC, dont la base vie est implantée en contrebas de la daïra de M'chedallah, ont barricadé hier l'accès menant à ladite base avec des pneumatiques brûlés et des pierres qui ont paralysé tout mouvement des camions et autres engins de l'entreprise chinoise. Pour rappel, la CITIC RCC – chargée de réaliser le tronçon autoroutier allant de la commune d'El Adjiba jusqu'à la lisière de la wilaya de Bordj Bou Arréridj – n'est pas à sa première brouille avec les travailleurs algériens à ce niveau. Ceux-là ayant, pour la énième fois, procédé de la sorte avant de se déclarer en grève illimitée à partir d'hier. Les représentants des travailleurs rencontrés sur place sont unanimes à déplorer les conditions de travail prévalant sur le chantier. Ils ont en outre dénoncé une surexploitation dont ils auraient fait objet des mois durant, selon leurs déclarations. « Les Chinois ne veulent pas respecter notre droit aux différentes indemnités et à un salaire digne », déclare un ouvrier, avant de conclure : « Lorsque un ouvrier ose réclamer son droit c'est le licenciement et ce n'est pas avec 12 000 DA que l'ouvrier peut joindre les deux bouts » poursuit-il. D'autre part, les contestataires n'ont pas manqué de montrer du doigt le bureau de main-d'œuvre local (Alem), accusé d'avoir inondé l'entreprise chinoise en « main-d'œuvre bon marché », ce que réfute catégoriquement le responsable de cette agence contacté par nos soins. Pour ce dernier : « L'Anem n'a rien à voir avec le contrôle, mais il est utile que les gens sachent que l'agence s'arrête à la limite de ses attributions réglementaires, à savoir d'être un intermédiaire efficace entre l'entreprise et le demandeur d'emploi. » Sur ce, il demeure utile de souligner que, suivant la réglementation en vigueur, l'organe recruteur est le seul habilité à la sélection de ses employés. Quant aux conditions de travail, expliquent les initiés, cela relève des prérogatives de l'inspection du travail. Ahcène Saoudi, Lyazid Khaber