La première responsable du PT, Louisa Hanoune, a, durant deux heures, brossé un tableau noir de la situation politique et économique du pays. Blida : De notre bureau C'était hier, à l'occasion de l'ouverture de l'université d'été du Parti des travailleurs à l'université de Blida. Abordant le volet de la privatisation des entreprises, Mme Hanoune a tiré à boulets rouges sur le ministre de l'Industrie : « Ce représentant du secteur industriel s'est donné des prérogatives qui ont fait de lui le seul maître de bord, en privatisant en "gros" des entreprises qui, pour beaucoup d'entre elles, étaient loin d'êtres défaillantes. » Concernant les différentes formules de vente des biens publics, la dame de fer du PT s'est interrogée sur la quasi-absence des structures de contrôle et de suivi de ces méga-opérations, allant jusqu'à considérer qu'« à brève ou à moyenne échéances, si le baylek (allusion au secteur public) est appelé à disparaître, ça sera une condamnation à mort de l'Etat algérien, ce qui va inéluctablement rompre l'équilibre social ». Par ailleurs, la loi sur l'orientation agricole, notamment ses articles 18 et 19, sont, de l'avis de l'intervenante, anticonstitutionnels ; elle les considère comme le prolongement des nouveaux mécanismes et dispositifs en matière de gestion des biens de l'Etat. La rentrée sociale, le chômage sont autant de points passés au crible de la critique de la première responsable du PT. Sur ces deux points, elle dira clairement que « les chiffres – le nombre de travailleurs libérés à cause de la privatisation ou encore le taux de chômage – donnés par les différentes institutions sont loin de refléter la réalité ». Dénonçant la philosophie du totalitarisme qui, dit-elle, « est une caractéristique de la nouvelle hégémonie américaine à travers les tentacules de la mondialisation ». Mme Hanoune a ajouté néanmoins clairement qu'il est temps de choisir « ou le socialisme ou la barbarie ».