Kawter, Saber et le groupe de harraga sont toujours en partance mais ont changé de capitaine. Amirouche, ex-propriétaire d'une ligne de J5 Souk El Tenine-Bejaïa, les a emmenés à Aokas avec sa barque, où ils ont débarqué pour récupérer des bidons d'essence. C'est la Gendarmerie nationale qui les accueille, en kalachnikov : Pas un geste ! Descendez tous de la barque ! Stoïque et rebelle, Amirouche a demandé aux gendarmes comment descendre sans faire un geste. L'un des gendarmes s'est énervé et a armé son fusil-mitrailleur : Descendez ! Et après, plus un geste ! Et après, personne ne bouge ! Tout le monde s'est exécuté. Il est 6h et les premiers rayons de soleil caressent la jolie petite baie d'Aokas. Nous nous promenons en barque, ce n'est pas interdit, explique Amirouche. A 6 heures du matin ? Vous vous croyez à Ibiza ? En fait, les gendarmes sont à la recherche de pilleurs de sable et de poseurs de bombes, les uns faisant parfois office des autres, plantant des bombes dans le sable après l'avoir chargé dans des camions. N'ayant rien trouvé de compromettant chez les suspects ni dans la barque, ils les ont relâchés une heure plus tard. Filez, antipatriotes ! Il est 7h. Planté sur la plage caillouteuse d'Aokas, le groupe est épuisé. Qu'est ce qu'on fait maintenant ? demande Amel, qui commence à regretter Majid du Saphir bleu. On attend Amari, explique Amirouche. On charge les bidons et on part. Le Amari en question est arrivé chargé d'essence, une demi-heure plus tard. Amirouche, quand tu reviens, tu peux me ramener les bidons vides remplis de whisky ? Après avoir quitté Aokas pour longer la côte jusqu'à Melbou, Amirouche s'est demandé comment les gendarmes les ont trouvés. Il s'est retourné vers l'un des deux Blidéens : Tu serais pas un agent du DRS marin chargé d'infiltrer les harraga ? … A suivre