L'organisation criminelle, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, dit Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué vendredi les récents attentats kamikazes en Algérie. 60 morts et plus d'une centaine de blessés rien que pour les deux opérations suicide de mardi et mercredi derniers aux Issers (Boumerdès) et à Bouira. Dans un communiqué diffusé sur le site Internet des « partisans d'Al Qaïda au Maghreb », les sinistres terroristes du GSPC reconnaissent s'être livrés à une véritable « expédition de vengeance » contre l'« armée » et les « services de sécurité ». La chaîne Al Jazeera a diffusé en exclusivité morbide, dans la soirée de jeudi à vendredi, un enregistrement sonore de Salah Abou Mohamed, présenté comme le « responsable de la communication » du groupe. Il s'agit, selon le terroriste, d'une « campagne de vengeance » de grande ampleur déclenchée suite à l'élimination par les services de sécurité, le 8 août dernier à Béni Douala (Tizi Ouzou), d'une douzaine d'éléments du groupe islamiste armé dans une embuscade. « Après l'opération ayant coûté la vie à un groupe de jeunes moudjahidine à Tizi Ouzou (...) l'expédition de la vengeance a été lancée (...) et elle a pris fin en ce jour, 20 chaâbane (correspondant au 21 août) », s'égosille le porte-parole des terroristes, qui menace de nouveau de « violentes représailles » les forces de sécurité si celles-ci osaient encore s'attaquer aux éléments du groupe. Dans son communiqué, le GSPC a revendiqué une dizaine d'attentats perpétrés entre les 9 et 21 août. Des sites militaires, des convois de l'armée, la police et une société étrangère, SNC-Lavalin, ont été les cibles de cette « campagne » meurtrière entamée le 9 août avec l'attaque suicide de Zemmouri El Bahri contre une caserne des gardes-côtes et un casernement de la gendarmerie et « achevée » avec l'attaque de l'Eécole supérieure de la gendarmerie (Issers, le 19 août) et le double attentat suicide de Bouira, le lendemain. Le GSPC dévoile dans son communiqué l'identité (tronquée) de ses kamikazes. L'attaque de Zemmouri a été conduite par un jeune kamikaze répondant au pseudonyme de Mohamed Abu Sajida Al Assimi et dont la photo a été diffusée. Deux autres kamikazes paraissent dans le cliché mis en ligne par l'organisation terroriste : un des kamikazes de Bouira, auteur de l'attaque contre le siège du secteur opérationnel et celui ayant commis un abominable carnage aux Issers. Il s'agirait du dénommé Haroun, âgé d'une cinquantaine d'années et visiblement estropié du bras gauche. Comme pour narguer les stratèges de la lutte antiterroriste et après que le « plein de sang » ait été fait, le chef du GSPC, obnubilé par sa funeste victoire, déclare unilatéralement « mettre fin » à ladite campagne. La facilité avec laquelle les terroristes ont manœuvré durant ces deux dernières semaines en dit long sur la confiance qu'a acquis le groupe terroriste dans ses capacités de nuisance et dans sa « maîtrise » du terrain des opérations. Ces attentats en série créditent largement cette impression, contrairement à ce que déclarent inlassablement les officiels algériens, notamment le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni. Les déclarations de Zerhouni tantôt triomphalistes, tantôt réductrices de l'ampleur de la nuisance terroriste, tombent rarement dans l'oreille d'un sourd. Le GSPC ira même jusqu'à le traiter de « guignol » et n'hésite pas à reprendre certaines des « formules » consacrées du ministre. Le GSPC s'en prend également à la presse nationale qu'il invite, sur le ton de la menace, à « faire attention » au traitement qu'elle réserve aux faits relevant de la violence terroriste et d'éviter de tomber dans la « désinformation »et l'« intox ».