Ça s'est mal passé à l'Est. Après plusieurs tentatives infructueuses, Kawter et Saber sont toujours côte à côte dans leur pays, cherchant une issue honorable et maritime à cet effroyable malentendu. Dernière solution proposée, un départ du Figuier. Tout ça pour revenir à Boumerdès ?! C'est le patron de l'hôtel qui propose : Je vais à Alger, je peux vous déposer. Mais juste trois personnes. Il n'y a pas d'autre choix. C'est ainsi que Kawter, Saber et Amel sont partis en voiture avec le patron, laissant le reste de l'équipage, dont les deux Blidéens, à leur destin mérité. Dans la voiture, la question centrale de l'Algérie du XXIe siècle se pose : Pourquoi vous voulez partir ? Et il n'y a pas de réponses précises. A part les bombes, la mort, la mal vie, le chômage et la faiblesse du pouvoir d'achat, l'absence de libertés, de culture, de loisirs, Benbouzid, l'islamisme rampant, Ouyahia… Et l'ENTV, précise Kawter. L'ENTV, miroir parfait du mépris, de la soumission et de la lâcheté, qui diffuse les condoléances du monde entier pour les attentats de Bouira et des Issers, immédiatement suivies de celles du président Bouteflika qui, lui, refuse de compatir avec son peuple mais envoie des messages de condoléances au monde entier, y compris aux Esquimaux qui ont perdu trois phoques dans un accident de traîneau. Il envoie des condoléances à tout le monde, sauf à son peuple qui se fait exploser à quelques kilomètres de chez lui. Est-ce bien chez lui ? murmure Kawter, comme s'il y avait des micros dans la voiture. Il serait temps qu'il flashe son démo. Kawter conclut, tristement : Y'a rien à faire, ils nous détestent. Le GSPC, le FLN, le RND, le président, le gouvernement, tous ne rêvent que de notre départ ou de notre mort. Pour rester à 100, avec chacun son puits de pétrole. C'est de la diffamation, explique le patron de l'hôtel. … A suivre