Feraoun est le nom par lequel les habitants de Tadmaït désignent cet endroit magnifique situé sur l'ancienne RN12, à quelques centaines de mètres à l'est du chef-lieu de la commune. Un lieu où les champs agricoles, les vignobles, les orangeraies, les pommeraies…, et les nombreux pâturages se côtoient, lui conférant ainsi une beauté pittoresque. Le passage du rail, les arbres qui longent la route, le mont de Sidi Ali Bounab qui surplombe cet endroit et l'étang se trouvant au bord de celle-ci, et qui était très fréquenté par des enfants fuyant la chaleur étouffante en été, complète ce tableau somptueux qui s'étend à perte de vue. Depuis l'inauguration de la nouvelle auto-route et la fermeture de l'ancienne à la circulation après l'attentat à la voiture piégée qui a ciblé, en 1996, la brigade de la gendarmerie, située au bord de cette route, cette dernière s'est découverte une nouvelle vocation, celle d'un site de loisir où les tadmaïtis, amateurs de promenades pédestres ou à vélos aimaient s'y rendre à la fin des journées de travail ou en famille durant les week-ends. C'était aussi un parcours idéal pour les sportifs qui y pratiquaient la course à pied et le vélo. On y organisait même des compétitions officielles de cross qui voyaient d'ailleurs les athlètes de la JSTadmaït l'emporter régulièrement grâce à leur maitrise de ce parcours. Les moniteurs des auto-écoles mettaient aussi de leur côté à profit la fermeture de cette route pour dispenser les cours pratiques de conduite à leurs élèves. Mais, nos responsables, qui n'ont aucun respect de l'environnement, allaient porter une grave atteinte à ce site avec la décision prise en 2003 de déplacer le marché de gros des fruits et légumes sur un grand tronçon de cette route.Cette énième agression contre la nature allait transformer ce paysage pittoresque en une véritable décharge sauvage. En effet, son installation dans l'urgence, l'absence de tout aménagement nécessaire à ce genre d'activité et l'anarchie qui y règne contraignent les commerçants à jeter leurs déchets n'importe où, et ce, au péril de leur santé et celle de tous ceux qui y travaillent du fait de l'insalubrité en dépit de la volonté de quelques bonnes consciences qui, de temps en temps cotisent de l'argent pour le nettoyage et le ramassage des ordures. Et comme cela ne suffisait pas, l'incivisme de certains citoyens, qui n'hésitent pas à déverser toutes sortes de déchets sur les bas-côtés de la route, contribue à la pollution du site. En plus de la dégradation de l'environnement, le va-et-vient des camions et des voitures entre le marché et la ville constitue un danger permanent pour les spectateurs qui sont obligés de suivre les matchs de leur équipe locale au bord de cette route, le stade étant situé en bas de cette dernière. Cependant, la construction prochaine d'un marché de gros digne de ce nom avec toutes les commodités nécessaires à ce genre d'ouvrage au niveau de Kef Laâgab, un village situé à un kilomètre de Tadmaït, va mettre fin, on l'espère, à l'agression que subit l'environnement dans cette localité. Ce jour-là, Feraoun, après un grand travail de réhabilitation que devra engager la municipalité avec l'aide, pourquoi pas, de la société civile, retrouvera sa vocation d'antan, celle d'un lieu de loisirs et de détente.