Grave affaire que celle que le bureau d'hygiène communal relevant de l'APC de Tiaret a eu à traiter avant-hier. A Karman, une banlieue de Tiaret, un citoyen qui s'adonnait à l'irrigation par les eaux usées de deux hectares de terres a vu sa production détruite et un procès-verbal a été dressé par les éléments de la gendarmerie nationale pour être transmis à la justice. L'exploitant s'apprêtait à vendre les produits issus de ces cultures dangereuses pour la santé. Sur le site, les éléments d'une des cinq brigades communales chargées de l'hygiène avaient même pris des photos où l'on y voit de la pastèque, tomate, melon, concombre et des courgettes irriguées à partir du collecteur, déplacé après l'enlèvement de sa dalle et à partir duquel coulaient des eaux usées gravitairement vers le verger. Un constat établi aussi par l'ONA (Office national de l'assainissement). Nos interlocuteurs, qui disent avoir prélevé des échantillons pour analyses, ont fait par ailleurs état de la saisie, durant le mois de juillet, de 183 kg de poissons congelés avariés, 89 kg de viandes blanches, 37 kg de viandes rouges, 4,2 kg de viandes hachées et 12,5 kg de merguez. S'agissant du contrôle des eaux, le bureau d'hygiène communal annonce avoir contrôlé 1986 puits sur les 2382 recensés à l'échelle de la ville. 720 d'entre-eux méritaient un suivi régulier. Le plus inquiétant, semblent dire nos interlocuteurs, c'est l'absence prolongée, au-delà de ce qui a été prévu, de l'eau dans les réseaux. Une situation qui influe négativement sur le travail entrepris par les chimistes et les laborantins.