Le verrouillage du secteur audiovisuel chez nous et « l'envahissement » sans cesse des sons et des images venus d'autres cieux ne cessent de pousser l'Algérien à aller voir ailleurs, en boycottant l'« unique » au profit des différentes chaînes satellitaires. Si la majorité de nos téléspectateurs préfèrent regarder les programmes étrangers avec « conviction », cela n'est pas le cas des fidèles auditeurs de la Radio nationale habitant notamment Blida et sa région, lesquels sont souvent contraints d'écouter durant chaque saison estivale les chaînes espagnoles, même s'ils ne comprennent pas cette langue. Radio Ibiza, Murcia, Valencia, Baléares et tant d'autres émettant à partir de l'Espagne et de ses îles méditerranéennes, en stéréo et avec un grand confort d'écoute, deviennent chaque été familières aux Blidéens, grâce à la FM, une bande très « convoitée » ailleurs par les stations radiophoniques. Si on la « sillonne » de son extrême droite jusqu'à son extrême gauche, « l'algérianité » n'y est pas et les auditeurs de la ville des Roses seront sans doute même privés de l'ambiance « ramadhanesque » qui sera au rendez-vous d'ici quelques jours sur les stations de l'ENRS. En fait, c'est surtout la langue chère à Cervantès et la « tchatche » bien connue des Espagnols qui sont à l'honneur. Nos stations ne peuvent plus « céder » face à la puissance des émetteurs des « ondes ibériques » et disparaissent souvent du « champ » de l'audio. D'ailleurs, écouter ces jours-ci, à Blida et ses environs nos radios (Mitidja, Bahdja, l'Internationale, la Chaîne I ou la trois…) demeure un « acte » souvent difficile, surtout lorsque le récepteur est mobile (portables, véhicules). « Le problème des interférences est causé par les radios qui émettent par hasard sur les mêmes fréquences que nos chaînes. Et comme les émetteurs des stations de notre voisin du nord sont souvent plus performants que les nôtres, le résultat est évident… », nous dira un jeune électronicien. Tant pis pour les uns et tant mieux pour les autres, notamment ceux qui comprennent la langue de Don Quichotte ou les amateurs de la musique occidentale, vieille ou nouvelle génération, puisque les tubes phares des 80's ou les « exclusivités musicales », à titre d'exemple, sont omniprésentes sur la « FM hispanophone ». « J'écoute ces radios depuis les étés des années 80. Une décennie où les chaînes de TV espagnoles faisaient également fureur à Blida et qui étaient captées avec une simple antenne hertzienne », se rappellera un traducteur assermenté qui essaye de perfectionner davantage son espagnol grâce aux ondes. Pour un grand passionné de musique, dont le rêve est de passer des vacances en Espagne, c'est surtout l'ambiance des « fameuses » et célèbres boîtes de nuit d'Ibiza et des Iles Baléares qui est « agréablement » répercutée sur cette bande « magique » durant chaque été. « Lorsque je suis au ruisseau des singes, j'écoute ces stations qui me donnent l'impression d'être aux Pyrénées espagnoles », ajouta-t-il. Enfin, les radios ibériques continuent « d'inonder » nos récepteurs FM et ça fuse de partout, tout en se « bagarrant triomphalement » avec nos rares stations, lesquelles demeurent impuissantes face à une technologie qui ne cesse d'avancer. Et dire qu'à Blida, on peut recevoir facilement, chaque été, des radios régionales et locales espagnoles dont les émetteurs sont au minimum à 500 kilomètres de la Mitidja, alors que pour écouter à l'aise Radio Mitidja, une station régionale destinée notamment à la population des deux wilayas et ayant un émetteur qui est juste à Chréa (20 kilomètres de Blida), il faut choisir minutieusement le bon endroit et il ne faut surtout pas que votre radio soit mobile, sinon bonjour la station « envahissante » !