Le nouveau crédit bancaire, Rifig, lancé à l'initiative du ministère de l'Agriculture par le biais de la BADR et de la BNA, ne bénéficiera pas à plus du quart des agriculteurs de la wilaya, ceux-là mêmes qui constituent le gros des exploitants qui ont généralement recours au crédit bancaire pour les crédits de campagne ou d'investissement. C'est le cri d'alarme lancé par l'UNPA au regard, d'une part, des actions de saisie par voie d'huissier de justice actionnées par les CRMA contre ces exploitants et, d'autre part, de l'impossibilité pour eux de prétendre à ce salvateur crédit sans intérêt. En effet, aucune des deux banques dispensatrices du Rfig ne le leur accordera de peur de le voir saisi par les CRMA et donc ne pas servir à son objectif. Aussi, le ministère de l'Agriculture est sollicité en vue d'obtenir auprès des CRMA un rééchelonnement du crédit accordé par ces dernières. Insolvabilité Les concernés par cette mesure sont au nombre de 2353 fellahs sur un total d'agriculteurs estimé à 8000 par l'UNPA et pour un montant de 546,72 millions de DA. Il y a urgence, explique-t-on : « Que va-t-on saisir ? Le foncier comme c'est écrit sur les mises en demeure ? Impossible, la terre appartient à l'Etat. L'usufruit sur la terre ? Est-ce possible ? Les plantations ? » ; et d'ajouter que 80% des dettes sont dues aux plantations de vignobles qui ont mal tourné et pour lesquelles des crédits avaient été accordés par le biais des CRMA, des crédits qui devaient être remboursés grâce à la vente des vendanges. Or, en réaction à la chute drastique des prix du raisin de cuve et de la mévente observée l'année passée, certains agriculteurs ont arraché leurs plantations, ce qui vient de se révéler d'autant plus catastrophique que cette année la demande sur le raisin est élevée.