La Nano, la voiture la moins chère au monde, pourra ne pas voir le jour. Tata Motors a menacé, vendredi, de ne pas construire sa Nano, au Bengale occidental (est de l'Inde), si les manifestations contre son usine se poursuivaient. « C'est au peuple du Bengale occidental et de Calcutta de décider si nous sommes indésirables ou si nous sommes acceptés comme une bonne entreprise citoyenne », a prévenu le président du conglomérat Tata, Ratan Tata, lors d'un point de presse dans la capitale de cet Etat dirigé par le parti communiste marxiste d'Inde. Si les manifestations ne cessent pas devant l'usine de Singur, « nous devrons, avec énormément de réticence, nous en aller », a-t-il averti. Tata Motors a investi 350 millions de dollars dans cette nouvelle usine quasiment achevée et qui doit produire à partir d'octobre la Nano, la voiture à 2500 dollars (moins de 200000 da), à raison de 250 000 unités par an. Ce mini-véhicule, de 600 cm3 de cylindrée, a été dévoilé au monde entier en janvier à New Delhi. Mais depuis, le site de Singur est le théâtre de violentes manifestations d'activistes et de paysans ulcérés par la réquisition par le gouvernement du Bengale occidental de terres agricoles pour les transformer en terrains industriels.