Comme ils l'ont toujours souhaité, les 6 300 locataires des logements en préfabriqué datant du séisme de 1980 vont pouvoir enfin acheter leurs habitations, à l'instar des 12 000 autres sinistrés ayant acquis leurs logements dans le cadre de la cession des biens de l'Etat. C'est ce que nous avons appris de source sûre qui précise par ailleurs que le prix de cession est celui appliqué antérieurement à ce type d'habitat. Rappelons que cette opération avait été gelée depuis plusieurs années, car les autorités envisageaient de reloger les occupants concernés dans des logements neufs. Or, ces derniers ont toujours refusé cette option, préférant rester sur les lieux pour une question d'espace et d'éclatement de la famille notamment. Ils demandaient juste une aide de l'Etat pour pouvoir réparer ou reconstruire leurs habitations, chose qui semble à l'étude et qui a fait l'objet, rappelons-le, d'une commission de suivi installée par le gouvernement au lendemain des émeutes qui ont secoué la région en avril dernier. Dans ce cadre, une opération de recensement des 18 000 logements en préfabriqué a été lancée le 15 juillet dernier. Elle est menée par des brigades des APC et de la DAS, sous la conduite de fonctionnaires des daïras concernées et de la DPAT. Le traitement des données est confié, dit-on, à des bureaux d'études spécialisés qui sont déjà à l'œuvre. Le recensement, selon les informations que nous avons pu recueillir sur place, tire à sa fin, même si beaucoup d'habitants étaient absents lors du passage des agents recenseurs pour cause de départs en vacances alors que d'autres tardent à compléter leurs dossiers. Cette attitude, croit-on savoir, est motivée par le peu d'enthousiasme qu'affichent les Chélifiens vis-à-vis de cette opération, surtout après l'annulation de l'aide d'un million de dinars pour chaque famille sinistrée, qui était prévue dans la loi de finances de 2007. Lors d'une récente visite à Chlef, le ministre chargé des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, avait clairement indiqué que « l'aide directe de l'Etat n'ira qu'aux plus démunis », tout en précisant que des « mécanismes sont prévus pour faciliter la reconstruction des habitations des autres occupants ». Toujours est-il qu'un rapport détaillé sur la situation des sinistrés sera élaboré à l'issue du recensement, avant d'être transmis au gouvernement pour une éventuelle prise en charge de ce problème, comme l'avaient annoncé les deux ministres dépêchés en mai dernier à Chlef.