Le Ruisseau des singes à la Chiffa, un lieu paradisiaque situé à une dizaine de kilomètres au sud de la ville des Roses. Liant la RN1 Blida à Médéa et les autres wilayas du sud, le lieu assiste depuis le début de la saison estivale au rush quotidien de familles et touristes en quête de fraîcheur et de quiétude. Les pique-niques en plein air, la baignade dans le ruisseau et le singe magot, une espèce qui existe uniquement au niveau de ces gorges, à Béjaïa et au Maroc, sont le décor des lieux. Toutefois, nombreux sont ceux qui ne savent pas que le ruisseau des singes a été visité par de célèbres personnalités, connues localement et à l'échelle internationale de par sa beauté naturelle, qui constitue l'endroit propice pour les haltes et le repos. La plupart de ces personnalités déjeunaient l'auberge des lieux en apportant leurs témoignages. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait écrit un certain 10 mai 1970 dans le livre d'or de l'auberge, alors qu'il était ministre des Affaires étrangères : « A tous égards agréables : le cadre, l'accueil, la cuisine et le service ». Le prince Philippe, Duc d'Edimbourg et époux de la Reine d'Angleterre, Elisabeth II, a de son côté visité le ruisseau des singes le 5 mars 1985. Il a témoigné de sa « fascination » alors qu'une photo perpétuant cette virée est toujours collée au mur du salon de thé de l'auberge. Et pourtant, le prince Philipe appartient à une famille royale et quelle famille ? celle du Royaume-Uni, connue pour son prestige et sa noblesse. Le Duc avait pourtant parcouru bien des sites féeriques dans le monde mais son admiration pour le Ruisseau des singes est révélatrice et ce n'est pas pour rien, ne cessent de répéter, à chaque occasion, les habitués de l'endroit. Le 13 avril 1971, l'ancien Président du premier gouvernement provisoire algérien, le regretté Ferhat Abbas avait mentionné lors d'un déplacement au Ruisseau : « Bon restaurant, bon accueil, bonne direction. Nous reviendrons Inch'Allah ». Il y a aussi les témoignages émanant de nos différents ministres, du ministre burkinabais de l'environnement en 2006, des figures emblématiques de la Révolution nationale, de l'archevêque d'Alger, Henri Tessier qui avait écrit dans le registre de l'hôtel, un certain 4 juillet 2004 et en arabe s'il vous plaît : « Le ruisseau des singes, c'est un véritable trésor historique et naturel… ». Même, Abdelaziz Bouteflika, devenu président de la République,est revenu visiter cet endroit en 2005, avec de remarquables notes d'encouragements. Plusieurs passages de touristes européens, notamment les coureurs du fameux Paris-Dakar, et des diplomates accrédités dans notre pays y ont respiré l'air pur, comme, nous dit-on, des ambassadeurs de la Syrie, de la Russie, de l'Ukraine, de la Pologne, des USA, du Sultanat d'Oman, de la Croatie... Rappelons que l'auberge en question a été incendiée en 1996 par des terroristes période où le terrorisme battait son plein au niveau de la région faisant même fuir le singe magot du ruisseau pourtant son berceau. Les premières bâtisses qui occupaient cet endroit féerique auraient appartenu à l'époque ottomane, nous dit-on alors que l'occupant français l'avait réaménagé en 1917 en chalet avec un lieu d'hébergement et un restaurant. Après l'indépendance et pour mieux répondre à la forte demande des touristes de l'époque, des aménagements et les extensions ont été entrepris afin d'augmenter sa capacité d'accueil. Non loin de l'auberge, on trouve aussi la fameuse bâtisse appelée la « citadelle ». Cette grande villa, épousant parfaitement le paysage de montagnes et qui ressemble aux palais de l'Andalousie, renferme aussi son lot d'histoires extraordinaires. Elle a été le lieu accueillant des stars du 7e art, notamment Paul Newman, Alfred Hitchcock, Louis de Funès, et Alain Delon, ainsi que des « monstres sacrées » de l'orient, nous citerons : Farid El Atrach, Mohamed Abdelouahab et Warda El Djazaïria, qui y avait tourné son premier clip illustrant toute la beauté des lieux. Jean Claude Brialy, grand comédien et réalisateur français, natif d'Algérie et décédé en 2007, a donné comme titre à sa biographie en 2000 : Le Ruisseau des singes où il y laissa un témoignage hautement sentimental.