La Libye du dirigeant Mouaâmar Kadhafi est courtisée par de grandes capitales étrangères. En visite de douze heures en Libye depuis hier, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a signé un accord de coopération, d'amitié et de partenariat portant sur le versement d'un montant de 200 millions de dollars par an durant les 25 prochaines années sous forme d'investissements dans des projets d'infrastructures en Libye. Cet accord touche les secteurs des transports, de l'habitat et de la lutte contre l'émigration clandestine. Rome n'a pas cessé de réclamer plus d'efforts de la part de la Libye pour lutter contre l'émigration clandestine. Un point sur lequel bute la coopération bilatérale. Tripoli continue de son côté de réclamer des compensations pour plus de trente ans d'occupation italienne (1911 à 1942). Durant la même journée, le président bolivien Evo Morales est arrivé en Libye pour rencontrer le colonel Mouaâmar Kadhafi et participer aux festivités marquant le 39e anniversaire de la révolution libyenne, selon l'agence officielle Jana. La visite du président Morales en Libye s'inscrit dans le cadre d'une tournée qui va le conduire, demain, en Iran, selon le ministère bolivien des Affaires étrangères, estimant, sans trop de précisions, que « divers projets » lient la Bolivie à ces deux pays. Les relations diplomatiques avec la Libye et la Bolivie ont été établies le 13 août avec la signature d'un mémorandum. Longtemps mis au ban des « Etats voyous », la Libye semble aussi avoir les bonnes grâces de Washington depuis la levée de l'embargo onusien en 2003. En effet, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice est attendue la semaine prochaine à Tripoli. Cette visite intervient seulement deux semaines après la signature d'un accord sur les indemnisations des victimes américaines et libyennes du conflit entre les deux pays dans les années 1980. Cet accord ouvre la voie à une normalisation complète des relations entre la Libye et les Etats-Unis. En juillet 2007, le président français Nicolas Sarkozy, en visite dans ce pays redevenu fréquentable, a eu à négocier la libération des infirmières bulgares contre la signature d'un accord sur le nucléaire. Ce chassé-croisé des pays étrangers s'explique par l'odeur du pétrole et du gaz libyens qui attisent les convoitises. Second pays producteur africain derrière le Nigeria et devant l'Algérie, la Libye a une capacité de production de 1,8 million de barils par jour. Elle possède des réserves de pétrole évaluées à 43 milliards de barils. Elle vise les 3 millions de barils quotidiens en 2010. Pour rappel, ce pays du Maghreb a réalisé près de 40 milliards de dollars de recettes pétrolières en 2007, un peu plus qu'en 2006, selon les chiffres de la Compagnie nationale libyenne du pétrole (NOC). Le pays de Kadhafi possède aussi des réserves de gaz naturel estimées à 1314 milliards de mètres cubes, indiquent les chiffres officiels de l'Opep. Dans ce contexte, les géants gaziers s'affrontent pour remporter les premiers blocs de prospection gazière en Libye, qui revient ainsi en force sur la scène internationale.