Mme Bechani Louisa, en retraite aujourd'hui et son mari, décédé en 1994, ont occupé pendant plusieurs décennies une habitation de fonction adjacente au centre de l'enfance assistée de Ben Mhidi. El Tarf. De notre correspondant Infirmière de formation, et son mari, ex directeur de ce centre, ont travaillé toute leur vie au centre où ils ont même adopté des orphelins. En 1993. Ils ont obtenu un désistement du ministère de la santé pour bénéficier de cette habitation que Mme Bechani dit n'avoir pas exploité pour des raisons familiales. Hier, un huissier de justice et des agents de la force publique, mandatés par le procureur de la république de Dréan se sont présentés pour exécuter la décision d'expulsion émanant du conseil d'état qui vient de se prononcer définitivement sur une plainte déposée en 2003 par l'ex-directrice de ce centre. Une première tentative d'expulsion qui a eu lieu en 2004 a été reportée pour des raisons humanitaires. Depuis Mme Bechani s'est débattu autant qu'elle l'a pu et s'est plainte à toutes les autorités du pays. Le wali, sensible à sa requête a demandé aux services de la DAS de retirer la plainte mais le centre de Ben M'hidi qui relevait du secteur de la santé est un établissement autonome. Quant au procureur de la république, il ne peut qu'exécuter une décision du conseil d'état. Hier, à Ben Mhidi, la ville était sous le choc du drame qui frappe à la veille du mois de Ramadan, une famille pas comme les autres. Spectacle pénible Les gens, venus en grand nombre dès que la nouvelle s'est répandue, ont pu voir et entendre les cris, les pleurs, les appels implorants la clémence des autorités et à la miséricorde divine qui fusaient de l'habitation encerclée par des agents de la protection civile, de la police et de Sonelgaz. De l'extérieur, en écho, répondaient les appels des responsables locaux mais aussi ceux des proches pour ramener à la raison une sexagénaire à bout qui menace de tout faire sauter au gaz et de mettre le feu à l'essence pour donner la mort à ses enfants et petits-enfants. 13 en tout enfermés dans la maison. Un spectacle pénible. Pour empêcher de forcer le portail métallique, les occupants de la maison l'ont barricadé avec la voiture. Les sapeurs pompiers ont dû démolir le mur d'enceinte pour accéder dans la cour. C'est là que la menace de tout faire sauter est prise au sérieux. Les employés de Sonelgaz coupent alors le gaz et l'électricité mais les occupants avaient certainement prévu cela puisqu'ils ont annoncé avoir des jerricans d'essence. A l'heure où nous mettons sous presse, les agents de la force publique encerclent toujours la maison et des médiations seraient en cours par l'intermédiaire de proches de la famille. De son côté l'actuel directeur du centre négocierait auprès du procureur le report d'un mois de la décision du conseil d'état. Décision difficile à prendre semble-t-il.