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Hypothèses dépendant de la future politique socio-économique du gouvernement
À propos des transferts de capitaux en Algérie
Publié dans El Watan le 01 - 09 - 2008

Les dividendes nets sont la partie octroyée aux actionnaires à la clôture de l'exercice, après délibération de l'assemblée des actionnaires lorsque la société dégage des bénéfices. Ils peuvent représenter une partie (s'il y a réinvestissement) ou la totalité des bénéfices s'il n'y a pas de réinvestissement.
Il est utile de préciser que suite à la note d'août 2008 de la Banque d'Algérie stipulant que l'Algérie aurait transféré un milliard de dollars de dividendes nets, concernant uniquement les segments hors hydrocarbures. La note de la Banque d'Algérie de fin juillet 2008 précise que les sociétés étrangères établies en Algérie ont transféré en devises 15,7 milliards de dollars de 2005 à 2007, soit plus de 5 milliards de dollars par an, contre 6,5 milliards de dollars de 2001 à 2004, soit un total de 22,2 milliards de dollars de 2001 à 2007, dont une grande part pour les services. Les banques étrangères implantées en Algérie ont enregistré en 2007 un taux de rentabilité exceptionnellement élevé de 28,01% contre 23,40% en 2006 et 25,433% en 2005, ce qui donnerait pour les autres secteurs économiques transférant des devises un taux de rentabilité supérieur, contre une moyenne de 12 à 14%, selon les données de l'OCDE. Au Maroc, ce taux ne dépasse pas les 15%. Je rappelle que pour le montant des transferts des services, la Banque d'Algérie a délégué les banques primaires ; il serait intéressant de savoir si le montant des services a été inclus. Ce d'autant qu'une lecture attentive de la balance des paiements algérienne 2003/2007 prend une ampleur de plus en plus importante que l'on peut estimer supérieure à 2,3 milliards de dollars par an (moyenne des quatre années) et qui, selon certaines prospectives (en cas d'exode massif de cerveaux) pourrait atteindre les 5 milliards de dollars par an à l'horizon 2013.
Les quatre hypothèses de transfert de capitaux, horizon 2010/2013 (y compris ceux de Sonatrach et les services)
Hypothèse 1
L'Etat limite l'apport du capital étranger au seul savoir-faire, en prenant en charge totalement le financement. Dans ce cas, le transfert de dividendes nets, services plus importation (30 milliards de dollars en 2008, extrapolée à 40 milliards de dollars horizon 2013) et au rythme des dépenses publiques actuelles de 50 milliards de dollars entre 2004 et 2009 (qui sera dans le futur fonction de l'évolution du coût du brent) plus dividendes et services (10 milliards de dollars), nous aurons un total de transfert de 50 milliards de dollars par an, soit plus de 40% de nos réserves de change actuelles. Nous serions, dans cette hypothèse, une économie presque totalement étatisée avec un retour aux nationalisations.
Hypothèse 2
L'Etat est majoritaire à 60% et le financement extérieur serait environ égal à 40% du capital avancé. Dans cette hypothèse, il faudrait ajouter au montant précédent de la part annuelle transférée au rythme annuel de l'apport du financement étranger, les dividendes nets additionnels. Si le montant de l'investissement hors infrastructures qui a été déjà évalué à 50 milliards de dollars par an, essentiellement des dépenses publiques, est de 30 milliards de dollars (dont 12 milliards de dollars d'apport étranger), la part transférée serait de 62 milliards de dollars plus les dividendes additionnels dont le montant varierait selon que tout le bénéfice est transféré ou seulement une partie et également selon la variation du taux de profit sectoriel (différent de branche en branche) de 30 ou 40% (taux de profit global actuel), nous donnant un montant approximatif de transfert de 64 à 70 milliards de dollars, y compris bien entendu Sonatrach et les importations.
Hypothèse 3
L'investissement étranger à 60% du financement, l'Etat privilégiant l'investissement dans les infrastructures (le reste étant financé par les banques primaires algériennes sur fonds publics pour avoir droit à la minorité de blocage), le transfert serait alors d'un montant global de 30 milliards de dollars de capital avancé et toujours tenant compte des dividendes nets par rapport au capital avancé et des différents taux de profit entre 30 et 40%, allant vers 80 milliards de dollars.
Hypothèse 4
Totalité du financement par l'investisseur étranger et donc laissant, selon nos engagements internationaux, la liberté de l'entreprise, y compris l'aval de Sonatrach, segment soumis aux principes qui régissent l'Organisation mondiale du commerce, y compris les services et le transport (l'amont restant la propriété exclusive de l'Etat chargé de gérer la rente), selon le taux de profit, le transfert global fluctuerait entre 100 et 130 milliards de dollars.
Quelle politique socio-économique de l'Etat algérien face à la mondialisation ?
Ces différentes hypothèses seront fonction de la démarche de l'Etat algérien ; ou le retour aux nationalisations ou le passage d'une économie à dominante rentière à une véritable économie de marché concurrentielle, dans le cadre de l'indépendance mondiale, conciliant efficacité et cohésion sociale, privilégiant les entreprises productrices de richesses permanentes et créatrices d'emplois à valeur ajoutée. Le retour à une économie administrée ne ferait que ralentir la réforme globale et donc accélérer la crise multidimensionnelle qui secoue le pays, liée à des facteurs politiques, sociaux et économiques, voire culturels. Certes, il y a la hantise du retour à une situation financière instable lorsqu'on sait qu'en 20 ans (1986/2006), l'Algérie a payé 118 milliards de dollars, dont 84 milliards de remboursement du principal et 34 milliards pour les intérêts (tout en rappelant la cessation de paiement et le rééchelonnement de 1994).
Cependant, de 30 milliards de dollars en 1999, l'encours de la dette extérieure à moyen et long termes passe à 15,5 milliards de dollars en 2004, tombe à 5 milliards de dollars fin 2006 et à 4,889 milliards de dollars à fin 2007, ne représentant plus que 4,4% du total des réserves de change qui permettent 40 mois d'importation de biens et services. La Banque centrale précise dans son rapport d'août 2008 que la dette ne représente plus que 3,6% du produit intérieur brut en 2007 contre 34,2% en 2003 et 58,3% en 1999. Cette aisance financière a permis par ailleurs la réduction de la dette publique intérieure qui est passée de 1779 milliards de dinars fin 2006 à 1050 fin 2008, de 15% du PIB contre 32,6% fin 1999, le PIB 2006/2007 fluctuant entre 120 et 130 milliards de dollars à prix courant (plus de 40/50% d'hydrocarbures) et, paradoxe, ayant le même niveau que les réserves de change estimées à fin juillet 2008 à environ 130 milliards de dollars dues à des facteurs essentiellement extérieurs. En réalité, moins de 50 milliards d'euros, avec l'amenuisement en terme de pouvoir d'achat euros de nos réserves est accentuée si l'on tient compte des placements de plus de 43 milliards de dollars en bons du Trésor américain à 2% d'intérêt, avec un taux d'inflation mondial supérieur à 3%, donc un taux d'intérêt négatif, dépréciation de plus de 22 milliards de dollars par rapport à l'euro qui a atteint plus de 55% entre 2000/2008.
Le problème n'est pas tant dans les importations ou dans l'apport de l'investissement étranger s'il y avait une création de valeur ajoutée interne additionnelle supérieure aux importations et aux transferts de capitaux, mais l'Algérie importe presque tout, y compris son alimentation, et n'exporte presque rien, excepté les hydrocarbures à l'état brut (moins de 2% hors hydrocarbures dans le total moyenne 2006/2008) ou semi-brut faute d'entrepreneurs dynamiques tant nationaux qu'internationaux qui miseraient sur le moyen et le long termes, donnant une situation paradoxale : un Etat de plus en plus riche mais une population de plus en plus pauvre. Il s'agit de privilégier plus d'Etat dans la régulation, ce qui suppose des institutions solides et crédibles (Etat de droit), une bonne gouvernance et la valorisation du savoir dévalorisé au profit des emplois-rentes, pilier du développement du XXIe siècle, l'Etat régulateur devant mettre en place des mécanismes concurrentiels afin de faire de sorte que le surplus interne créé soit supérieur aux importations et aux transferts de capitaux divers des entreprises, supposant la levée des contraintes d'environnement et un climat de confiance dans les affaires.
Aussi, en cas d'avantages accordés aux entreprises (TVA, équipement, exonération d'impôts pour une gestion courante transitoire), des clauses strictes doivent être comprises dans le contrat mais conformes à la législation internationale lorsqu'il y a cession avant terme. La cession de ses cimenteries par Orascom à Lafarge est légale du point de vue du droit des affaires international. Il appartenait à l'Etat d'introduire dans le contrat une clause de droit de préemption à son profit. En résumé, il y a maintenant unanimité au niveau international : excepté la stabilisation financière, il y a blocage de la réforme globale et les résultats socio-économiques sont mitigés malgré des dépenses sans précédent (mauvaise gestion, corruption, manque de visibilité, voir l'analyse internationale du Financial Times, « tribune financière » d'août 2008). En moyenne sur 2006/2008, les entreprises créatrices de richesses hors Sonatrach, selon nos calculs, représentent moins de 1,2% dans la participation au taux de croissance, le BTPH étant tiré indirectement par les dépenses publiques via les hydrocarbures, le processus de privatisation/investissement hors hydrocarbures étant actuellement en panne. Peut-on continuer à perfuser des entreprises publiques qui ont coûté à la collectivité nationale plus de 40 milliards de dollars entre 1971 et 2008 pour arriver à la case de départ ?
Là est tout le problème. Après plusieurs restructurations des capitaux marchands de l'Etat, sans cohérence dans la démarche, entre 2000 et 2008, créant une instabilité juridique et par conséquent à la fois le découragement des managers des entreprises publiques et la méfiance des repreneurs privés nationaux et internationaux potentiels faute de visibilité socio-économique, supposant des contraintes d'environnement et un climat de confiance dans les affaires. Les dépenses du programme de soutien à la relance économique, évaluées par la loi de finances complémentaire 2008 à 200 milliards de dollars alors que les estimations n'étaient que de 100 milliards de dollars (moyenne 2005/2006) et de 140 en 2007, les résultats ne sont pas proportionnels aux dépenses : décroissance du PIB, inflation, chômage, donc stagflation. En bref, pour éviter une crise majeure tant politique que socio-économique en Algérie, il faudra, entre 2010 et 2012 avoir un doublement du produit intérieur brut, soit 260 milliards de dollars, avec une diminution des sections rentes.
L'auteur est Docteur en économie


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