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plusieurs hypothèses dépendantes de la future politique socio-économique du Gouvernement algérien
A propos des transferts de capitaux
Publié dans Le Maghreb le 28 - 08 - 2008


Docteur Abderrahmane Expert International

Les dividendes nets sont la partie octroyée aux actionnaires après la clôture de l'exercice après délibération de l'Assemblée des actionnaires lorsqu'elle dégage des bénéfices. Elle peut représente une partie (s'il y a réinvestissement) ou la totalité des bénéfices s'il n'y a pas de réinvestissement .IL est utile de préciser que suite à la note d'août 2008 de la banque d'Algérie où l'Algérie aurait transférée pour les dividendes nets un montant de 1 milliards de dollars US, cette partie concerne uniquement les segments hors hydrocarbures. Car la note de la banque d'Algérie de fin juillet 2008, il a été précisé que les sociétés étrangères établies en Algérie ont transféré en devises le montant de 15 milliards 700 millions de dollars durant la période allant de 2005 à 2007(plus de 5 milliards de dollars par an ), contre 6 milliards 500 millions de dollars de 2001 et 2004, soit un total de 22 milliards 200 millions de dollars de 2001 à 2007, dont une grande part pour les services. Et les banques étrangères implantées en Algérie ont enregistré en 2007 un taux de rentabilité exceptionnellement élevé de 28,01% contre 23,40% en 2006 et 25,43% en 2005 ce qui donnerait pour les autres secteurs économiques transférant les devises un taux de rentabilité supérieur, contre une moyenne entre 12 et 14%, selon des données de l'OCDE et au Maroc ce taux ne dépasse pas les 15%.Je rappelle que pour le montant des transferts des services, la banque d'Algérie a délégué les banques primaires pour ce transfert, et il serait intéressant de savoir si ce montant des services a été inclus. Ce d'autant plus qu'une lecture attentive de la balance des paiements algérienne ce poste entre 2003/2007 prend une ampleur de plus en plus importante que l'on peut estimer supérieur à 2/3 milliards de dollars US par an (moyenne de ces quatre années) et qui selon certaines prospectives (en cas d'exode massif de cerveaux) pourrait aller vers les 5 milliards de dollars US par an horizon 2013.
I- Les quatre hypothèses de transfert de capitaux horizon 2010/2013 (y compris les transferts de Sonatrach et les services)

Hypothèse 1 : l'Etat limite l'apport du capital étranger au seul savoir faire prenant en charge totalement le financement. Dans ce cas le transfert dividendes nets, services, plus importation ( 30 milliards de dollars en 2008, extrapolée à 40 milliards de dollars horizon 2013) et au rythme des dépenses publiques actuelles de 50 milliards de dollars entre 2004/2009 ( qui sera dans le futur fonction de l'évolution du cours du brent ) plus dividendes et services (10 milliards de dollars US) , nous aurons un total de transfert de 50 milliards de dollars par an, soit plus de 40% de nos réserves de change actuel.. Nous serions dans cette hypothèse une économie presque totalement étatisée avec un retour aux nationalisations.
Hypothèse 2. L'Etat est majoritaire à 60%et le financement extérieur serait environ égal à 40% du capital avancé. Dans cette hypothèse, il faudrait ajouter en plus au montant précédent de la part annuelle transférée au rythme annuel de l'apport du financement étranger, les dividendes nets additionnelles. Si le montant de l'investissement hors infrastructures qui a été déjà évaluée à 50 milliards de dollars par an essentiellement les dépenses publiques, est de 30 milliards de dollars( dont 12 milliards de dollars apport étranger ) la part transférée serait de 62 milliards de dollars plus les dividendes additionnelles dont le montant varierait selon que tout le bénéfice est transféré ou seulement une partie et également selon la variation du taux de profit sectoriel ( différent de branche à branche) 30 ou 40%( taux de profit global actuel) , nous donnant un montant approximatif de transfert entre 64 et 70 milliards de dollars y compris bien entendu Sonatrach et les importations .
Hypothèse 3 :L'investissement étranger à 60% du financement, l'Etat privilégiant l'investissement dans les infrastructures, ( le reste étant financé par les banques primaires algériennes sur fonds public pour avoir le droit à la minorité de blocage ), le transfert serait alors pour un montant global de 30 milliards de dollars de capital avancé et toujours tenant compte des dividendes nets par rapport au capital avancé et des différents taux de profits entre 30 et 40% allant vers 80 milliards de dollars horizon 2013.
Hypothèse 4. Totalité du financement par l'investisseur étranger et donc laissant selon nos engagements internatioaux la liberté de l'entreprise y compris l'aval de Sonatrach, segments soumis aux principes qui régissent l'organisation mondiale du commerce y compris les services et le transport ( l'amont restant la propriété exclusive de l'Etat chargé de gérer la rente) ,selon le taux de profit, le transfert global fluctuerait 100 et 130 milliards de dollars.
II- Quelle politique socio-économique de l'Etat algérien face à la mondialisation ?
Ces différentes hypothèses seront fonction de la démarche de l'Etat algérien ; ou le retour aux nationalisations ou devant passer d'une économie à dominante rentière à une véritable économie de marché concurrentielle dans le cadre de l'interdépendance emondiale conciliant efficacité et cohésion sociale, devant privilégier les entreprises productrices de richesses permantes et créateur d'emplois à valeur ajoutée. Le retour à une économie administrée ne ferait que ralentir la réforme globale et donc accélérer la crise multidimensionnelle qui secoue le pays liée à des facteurs politiques, sociales et économiques, voire culturelles. Certes il y a hantise du retour à une situation financière instable lorsqu'on sait qu' en 20 ans, (1986/2006), l'Algérie a payé 118 milliards de dollars dont 84 milliards de dollars de remboursement du principal et 34 milliards de dollars pour les intérêts
(tout en en rappelant la cessation de paiement et le rééchelonnement de 1994). Cependant, de 30 milliards de dollars US en 1999, l'encours de la dette extérieure à moyen et long terme passe à 15,5 milliards de dollars en 2004, tombe à 5 milliards de dollars fin 2006 et à 4,889 milliards de dollars à la fin 2007, ne représentant plus que 4,4% du total des réserves de change qui permettent 40 mois d'importation de biens et services.La Banque centrale précise dans son rapport d'août 2008 note que la dette ne représente plus que 3,6 % du produit intérieur brut en 2007 contre 34,2 % en 2003 et 58,3 % en 1999.Cette aisance financière a permis par ailleurs la réduction de la dette publique intérieure qui est passée de 1779 milliards de dinars fin 2006 à 1050 fin 2008 15% du PIB contre 32,6% fin 1999, le PIB 2006/2007 fluctuant entre 120/130 milliards de dollars à prix courants( plus
de 40/50% hydrocarbures) et paradoxe ayant le même niveau que les réserves de change estimées fin juillet 2008 à environ 130 milliards de dollars US dues à des facteurs essentiellement extérieures.En réalité moins de 50 milliards d'euros avec l'amenuisement en termes de pouvoir d'achat euros de nos réserves est accentuée si l'on tient compte des placements de plus de 43 milliards de dollars en bons de trésor américain en dollars à 2% d'intérêt, avec un taux d'inflation mondial supérieur à 3% donc un taux d'intérêt négatif, dépréciation de plus de 22 milliards de dollars par rapport à l'euro qui a atteint plus de 55% par rapport à l'euro entre 2000/2008.Le problème n'est pas tant dans les importations ou dans l'apport de l'investissement étranger s'il y avait une création de valeur ajoutée interne additionnelle supérieure aux importations et aux transferts de capitaux mais l'Algérie importe presque tout y compris son alimentation et n'exporte presque rien excepté les hydrocarbures à l'état brut( moins de 2% hors hydrocarbures dans le total moyenne 2006/2008) ou semi brut faute d'entreprenants dynamiques tant nationaux qu'internationaux qui miserait sur le moyen misant sur le moyen et long terme donnant l'image d'une situation paradoxale : un Etat de plus en plus riche mais une population de plus en plus pauvre . Il s'agit de privilégier plus d'Etat dans la régulation supposant des institutions solides et crédibles ( Etat de droit) ( bonne gouvernance et valorisation du savoir dévalorisé au profit des emplois rentes pilier du développement du XXIème siècle ) l'Etat régulateur devant mette en place des mécanismes concurrentiels faire de sorte que le surplus interne créée soit supérieur aux importations et aux transferts de capitaux divers des entreprises supposant la levée des contraintes d'environnement et un climat de con fiance dans les affaires. Aussi, en cas d'avantages accordés aux entreprises,( TVA équipement, exonération d'impôts pour une gestion courante transitoire des clauses strictes doivent être comprises dans le contrat mais conforme à la législation internationale lorsqu'il y a cession avant terme. La cession d'Orascom à Lafarge pour les cimenteries est légale du point de vue du droit international, et il appartenait à l'Etat d'introduire dans le contrat une clause du droit de préemption à son profit.En résumé, il y a maintenant unanimité au niveau international : Excepté la stabilisation financière, il y a blocage de la réforme globale et les résultats socio- économiques sont mitigées malgré des dépenses sans précédents (mauvaise gestion, corruption, manque de visibilité- voir l'analyse internationale du Finantial Times, la Tribune financière d'août 2008). Moyenne 2006/2008les entreprises seules créatrices de richesses hors Sonatrach selon nos calculs représente moins de 1,2%dans la participation du taux de croissance, le BTPH étant tirée indirectement par les dépenses publiques via les hydrocarbures, le processus de privatisation/investissement hors hydrocarbures étant actuellement en panne. Peut-on continuer à perfuser des entreprises publiques qui ont coûté à la collectivité nationale plus de 40 milliards de dollars entre 1971/2008 pour arriver à la case de départ c'est çà tout le problème après plusieurs restructurations des capitaux marchands de l'Etat ,sans cohérence dans la démarche, entre 2000/2008 créant une instabilité juridique et par conséquent à la fois le découragement des managers des entreprises publiques et la méfiance des repreneurs privés nationaux et internationaux potentiels faute de visibilité socio-économique, supposant la levée des contraintes d'environnement et un climat de confiance dans les affaires ? Les dépenses du programme de soutien à la relance économique évaluées par la loi de finances complémentaire 2008 à 200 milliards de dollars alors que les estimations n'étaient que de à 100 milliards de dollars moyenne 2005/2006 ,140 en 2007, les résultats ne sont pas proportionnels aux dépenses.(décroissance du PIB, inflation, chômage, donc la stagflation) En bref, pour éviter une crise majeure tant politique que socio-économique,en Algérie, il faudra entre 2010/2012 avoir un doublement du produit intérieur brut de dollars US,soit 260 milliards de dollars US, avec une diminution des sections rentes.


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