Attendu depuis quelques semaines par l'UGTA et les organisations patronales, la rencontre tripartite n'aura finalement pas lieu. Du moins pas avant la fin de l'année en cours. « Il n'y aura ni tripartite ni bipartite », a déclaré le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. S'exprimant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, le ministre dira qu'il n'y a, pour le moment, aucune question urgente qui justifierait la tenue d'une telle rencontre. Pour lui, il ne reste que le règlement de la question du régime indemnitaire qui nécessite plus de temps. « Pour la question du régime indemnitaire, elle est liée à la finalisation des statuts particuliers des différents secteurs. Comme le gouvernement n'a adopté pour le moment que 12 sur les 45 statuts particuliers prévus, la tripartite n'aura pas lieu avant 2009. Il faut beaucoup de temps », précise-t-il. Les déclarations du ministre viennent ainsi contredire celles de la Centrale syndicale et les organisations patronales qui ont annoncé une tripartite avant la fin de l'année 2008. Dans sa conférence, le ministre s'est étalé sur les nouvelles mesures prises au dernier Conseil des ministres en faveur des retraités. Il affirme d'emblée que la revalorisation annuelle des retraites des travailleurs salariés entrera en vigueur dès la semaine prochaine. « J'ai donné instruction au directeur général de la Caisse nationale des retraites de mettre à exécution cette mesure à partir de la semaine prochaine », a-t-il lancé. Cette mesure concerne l'augmentation de 5% de l'aide publique aux pensions directes et pensions principales de réversion inférieures à 11 000 DA. La deuxième mesure porte sur l'octroi d'une aide publique de 5% aux pensions directes de retraites et pensions principales de réversion inférieures à 11 000 DA au profit des retraités non salariés, qui n'ont pas été concernés par les mesures prises en juillet 2006. Cette dernière sera applicable à partir du mois de janvier 2009. La troisième mesure concerne l'instauration, grâce à une aide publique, d'un minimum de 3500 DA pour toute allocation directe et allocation principale de réversion des retraités salariés et non salariés (CASNOS). L'autre décision dont bénéficient les retraités est l'exonération de l'impôt sur le revenu global (IRG) des pensions allant de 12 000 DA à 20 000 DA (256 518 bénéficiaires qui gagneront 678 DA annuellement). Pour honorer les deux premières décisions, le gouvernement, a-t-il expliqué, dégagera une enveloppe budgétaire de 20 milliards de dinars. L'impact financier de l'augmentation de l'aide publique aux pensions directes et pensions principales de réversion inférieures à 11 000 DA sera, indique le ministre, de 6 milliards de dinars annuellement. L'impact des huit derniers mois sera de 4,4 milliards de dinars. Les réserves de la CNAS s'élèvent à 113,15 milliards de dinars Evoquant les réserves de la Sécurité sociale, le ministre donne pour la première fois les réserves de cette caisse qui sont de 113,15 milliards de dinars en 2008. « En 1999, les réserves de la Caisse étaient de 53,89 milliards de dinars. L'augmentation des recettes est le fruit de la mise en place de la Caisse nationale des retraites, alimentées par 2% de la fiscalité pétrolière annuellement », a précisé le ministre qui a insisté sur l'importance de retrouver de nouvelles ressources pour la Caisse nationale de la Sécurité sociale. Dans la foulée, le ministre rappelle l'institution du tarif de référence pour un certain nombre de produits pharmaceutiques en favorisant les médicaments génériques. Il réaffirme dans ce sens l'engagement du gouvernement à appliquer cette décision. « Nous ne revenons pas sur cette mesure. Il n'est pas question de continuer à enrichir les laboratoires étrangers. C'est une mesure prise pour préserver l'intérêt national et inciter les laboratoires étrangers à investir dans le pays », a-t-il expliqué, en estimant qu'il y a certaines parties qui veulent faire échouer cette décision. S'agissant du nouveau code du travail, le ministre réaffirme que ce projet est fin prêt. « Nous devons tenir quelques réunions avec les partenaires sociaux pour finaliser définitivement le projet », a-t-il conclu.