Dans une longue lettre destinée au wali, les habitants de la cité des 270 logements, à la sortie sud vers Aïn Dheb, vivent un vrai calvaire qui semble perdurer et se sentent marginalisés. Les plaignants, tout en rappelant les conditions dans lesquelles fut érigée cette cité dans les années 1990, parlent d'« absence d'électricité domestique, de même que l'éclairage public, d'où l'explosion anarchique de la rétrocession et les potentiels dangers qu'elle charrie, amoncellement de détritus du fait de l'absence d'un lieu préétabli pour le ramassage des ordures ménagères, absence de voies bitumées et de trottoirs. Un manque flagrant en somme de commodités de base, ce qui génère des maladies liées aux MTH et « le risque élevé d'envenimations scorpioniques » et autres tares, est-il noté, qui ne sont pas fait pour susciter la quiétude dans ce bantoustan. Nos interlocuteurs, dans leur lettre jointe par une longue pétition, nous ont même montré des images encore plus saisissantes sur leur vécu. Des photos où l'on voit les décombres d'un projet de réalisation d'un centre de santé, apparemment abandonné, servir de lieu pour les oisifs à côté de bâtisses non achevées comme sorties du néant. Plus inquiétant, les plaignants évoquent « des situations administratives toujours non réglées en l'absence d'actes de propriété ». Face à cette affligeante indifférence, les habitants par le biais de leurs représentants disent vouloir alerter une énième fois sur ces dures conditions de vie avant d'observer un sit-in devant les sièges de l'administration.