La rentrée scolaire, le Ramadhan, l'Aïd El Fitr coïncident pour cette année avec la rentée sociale. La population guelmoise, à l'instar de tous les Algériens, n'a qu'une idée en tête : acheter, consommer. Riches et pauvres contribuent ainsi à faire le bonheur des commerçants. Pour la première journée du Ramadhan, le marché des fruits et légumes de la place Harcha ou celui du boulevard du Volontariat, pour ne citer que ceux-là, ont été dès la matinée pris d'assaut par les consommateurs. Pourtant les légumes ont vu leurs prix passer du simple au double. La laitue est vendue 100 DA/kg, la pomme de terre passe de 15 à 30 da/kg, les carottes doublent de prix en affichant 60 DA/kg et nous en passons. « 1000 DA n'ont aucune valeur de nos jours », nous dira un père de famille qui ajoutera : « L'huile la moins chère du marché vaut 680 Da le bidon de 5 l et un poulet maigrichon 450 DA. Le commerçant est roi à Guelma, il n'a aucune considération pour le consommateur quel que soit son niveau dans l'échelle sociale ». Pour ceux qui ont eu le privilège et la chance d'être inscrits sur les listes de la DAS, Croissant-Rouge ou les APC de la wilaya de Guelma, un couffin et des aides leur seront probablement donnés. Nous faisons bien évidemment allusion aux quelque 14 764 familles démunies, disséminées à travers la wilaya de Guelma, que devra prendre en charge la DAS. 21 millions de dinars ont été allouées par la wilaya, le ministère de la Solidarité ainsi que les communes et généreux donateurs. Du côté du Croissant-Rouge (CRA), 5 millions de dinars ont été alloués à cette « institution non gouvernementale », nous dit-on, pour la distribution du couffin de Ramadhan aux familles démunies. Malheureusement, d'innombrables personnes dont la plupart sont des femmes, s'agrippent aux guichets du CRA, implorant d'être inscrites sur les listes des bénéficiaires. Désespérées, certaines crieront au scandale : « Où va l'argent de la charité ? » alors que d'autres résignées partiront la tête baissée. Ainsi, le mois sacré de la consommation fait le bonheur des uns et le désarroi des moins nantis. Le 13 septembre aura lieu la rentrée scolaire, les pères et mères de famille seront pour la énième fois saignés à blanc en attendant l'Aïd El Fitr.