Avec du pain sur la planche, la direction de la concurrence et des prix (DCP) entame le mois de Ramadhan sur le pied de guerre après une saison estivale où toute une campagne a été menée pour sensibiliser les citoyens contre les intoxications alimentaires. Décidée à prendre les choses en main durant un mois sacré marqué chaque année par toutes sortes de dérapages et de pratiques commerciales illégales, la DCP aura sur son carnet de bord une longue série d'inspections et de contrôles dans tous les secteurs à caractère commercial et de services. Avec pour objectif principal la protection du consommateur, le programme de la DCP, qui entame déjà sa vitesse de croisière, vise, selon les responsables de la structure, le contrôle permanent des produits alimentaires périssables à forte consommation. Il s'agira surtout des filières de production, de conservation et de commercialisation du lait et dérivés, les viandes, les boissons, les pâtisseries, les fruits, les légumes et autres conserves. La mission des équipes de la DCP n'épargnera pas les cafés, les hôtels et les restaurants avec des contrôles inopinés sur la conformité des règles d'hygiène durant le week-end et même après la rupture du jeûne. Les inspecteurs auront la lourde tâche du contrôle de l'affichage des prix, de la facturation, du stockage des denrées alimentaires et surtout du respect de l'activité commerciale. Sur ce volet précisemment, la mission ne sera guère de tout repos face aux nombreux commerçants qui recourent au changement d'activité pour verser dans la préparation des confiseries orientales. Les autorisations délivrées durant les années précédentes par les APC, souvent par complaisance, ont finalement abouti à une véritable anarchie sur le marché. Le recours à l'application stricte du décret 04/08 du 14/08/2004, précisant les conditions de changement d'activité commerciale, sera le seul moyen adopté par le ministère du Commerce pour dissuader les contrevenants surtout, aussi des peines de prison ne sont pas à écarter en cas d'intoxication due au non-respect des conditions d'hygiène. Selon un responsable de la direction du commerce, 14 brigades seront mobilisées même le week-end et après les heures de travail pour débusquer les fraudeurs dans un secteur où les réseaux informels battent leur plein. Des équipes qui auront aussi fort à faire dans une wilaya qui compte 38 530 commerçants actifs, selon les chiffres établis au mois d'août dernier, avec 25 252 registres de commerce recensés au niveau de la seule commune de Constantine, en sus des milliers de vendeurs informels qui pullulent durant ce mois dans les quartiers populeux de la ville, ce qui rend la tache des contrôleurs très ardue, surtout face à l'inconscience et l'insouciance des consommateurs. L'expérience lancée en 2005 par le ministère du Commerce, à travers le recours à une sensibilisation par SMS, n'a pas été reconduite cette saison, même si la DCP de la wilaya de Constantine appelle toujours les citoyens à plus de vigilance en évitant surtout de s'approvisionner auprès des commerçants en produits alimentaires proposés à la vente sur la voie publique… exposés au soleil, à la pollution et à toutes sortes de saletés.