Même si le processus d'investigation en cours n'a pas déterminé avec exactitude l'origine du syndrome néphrétique aigu qui a touché 32 personnes, dont une vingtaine réside dans un quartier populeux de la capitale des Hauts-Plateaux, les spécialistes de Sétif ainsi que des membres de la délégation du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, qui s'est déplacé à Sétif où il a constaté de visu la « situation » où se trouve le CHU de la cité, sont unanimes. Sétif : De notre Bureau « La situation est maîtrisée en raison de la bonne évolution des cas mis sous simple traitement symptomatique. Il ne reste en observation au niveau du service de néphrologie que 3 patients », soulignent les praticiens de la structure, à l'adresse du ministre qui a interrogé les malades ayant pour certains consommé de l'eau des puits non traités, alors qu'un autre, un menuisier, hospitalisé en fin de semaine, est, dit-il, en permanence en contact avec des rongeurs. Pour insister sur l'hypothèse d'une infection virale provoquée par un hanta virus, les spécialistes en épidémiologie déclarent : « Le germe causal est en cours d'identification. Les différentes investigations, examens biologiques et enquêtes épidémiologiques se poursuivent en vue de confirmer l'éthologie infectieuse ; d'autant plus que la localité est insalubre et infestée de rongeurs. De nombreux citoyens consomment en ces lieux, raccordés pourtant au réseau de l'ADE, de l'eau des puits non contrôlés. L'hygiène dans ces endroits laisse à désirer », diront les praticiens qui n'ont soufflé mot sur les quatre enfants hospitalisés au service de pédiatrie, de l'hôpital où est implantée la maternité confrontée à d'innombrables problèmes. « Je ne vais pas visiter aujourd'hui la maternité qui se trouve dans une situation catastrophique », dira M. Barkat, découvrant à son grand étonnement que l'hygiène n'est pas le point fort du CHU de la capitale des Hauts-Plateaux. En faisant un tour à travers certains services, Barkat découvre que des tables de bloc opératoire sont rouillées et que les cafards cohabitent avec les patients. Par manque de postes budgétaires, les services sont mal entretenus, les brancards sont lézardés, les lits dépourvus de garde-corps, les lits orthopédiques font défaut. Comme un malheur n'arrive jamais seul, les portes, le revêtement mural et l'accès aux urgences sont, d'après le premier responsable du secteur, inadaptés. Avant de quitter les lieux, le ministre invita ses interlocuteurs à une séance de travail, durant laquelle il exhorta gestionnaires et personnel du CHU à faire la chasse à l'insalubrité qui sévit au niveau des structures sanitaires. « Pour une meilleure prise en charge des 600 projets en cours, dont 17 centres anticancéreux, on doit démultiplier la formation des praticiens. » Soulignons que le ministre offre au CHU un lithotripteur. Interrogé par les journalistes à propos des causes, conséquences et coût du syndrome néphrétique aigu, le docteur Barkat répond laconiquement : « La situation est maîtrisée, on doit retenir la leçon. » Et la leçon de Sidi Bel Abbès, qui l'a retenue ?