Le centre hospitalier de Skikda a vécu plus de 48 heures au rythme des prises en charge urgentes de plusieurs dizaines de citoyens présentant tous les mêmes symptômes d'intoxication. Ce carrousel a débuté dans la nuit de samedi dernier pour se poursuivre jusqu'à hier avec un cumul de 160 consultations enregistrées. Selon M. Ayadi, directeur du centre hospitalier de Skikda, un premier groupe de 40 personnes s'était déjà rendu aux urgences en présentant des symptômes d'intoxication dont des douleurs abdominales, vomissements et fièvre. Le lendemain, d'autres groupes, dont des familles entières, se sont également présentés aux urgences avec les mêmes symptômes. Au sujet du suivi de ces malades, M. Ayadi tiendra à relever : « Devant cette ampleur, nous avons aussitôt décidé de créer une cellule de crise pour pallier toute éventualité et nous avons libéré une salle pour accueillir dans les meilleures conditions les malades. Au total, nous avons ausculté 160 personnes en 48 heures. La plupart ont regagné leur demeure, mais les médecins ont jugé nécessaire de garder en observation d'autres malades dont l'état nécessitait une hospitalisation. A ce sujet, nous gardons en observation 21 enfants, 20 femmes et 16 hommes. » Il reste à préciser que le bilan du centre hospitalier ne comprend pas le nombre de malades, une dizaine, qui se sont orientés vers le centre de santé de proximité ainsi que chez le privé. Au sujet de l'agent vecteur de ces intoxications, tous les malades évoquent la consommation d'une brioche fourrée à la crème pâtissière. Une hypothèse qui semble se consolider puisque tous les malades ont fait leurs emplettes chez le même pâtissier. D'ailleurs, la direction du commerce n'a pas tardé à réagir en dressant un procès-verbal et en proposant la fermeture, à titre préventif, de la pâtisserie suspecte implantée en plein centre-ville. A cet effet, le directeur du commerce de la wilaya de Skikda a tenu à préciser : « L'arrêté de fermeture a été rapidement signé par le wali et nous avons décidé d'éliminer tout autre risque de propagation en procédant à la destruction de tous les produits pâtissiers se trouvant dans le local dont 484 brioches. Ces actions constituent une mesure préventive. Néanmoins, des échantillons ont été prélevés et envoyés au laboratoire régional de Constantine et il nous faudra attendre les résultats pour pouvoir émettre un jugement définitif quant à l'origine de cette intoxication et de là décider des mesures répressives que nous aurons à prendre ».