La commission parlementaire, envoyée jeudi à Chlef, pour « s'informer et recueillir les informations techniques » sur le dossier des habitations en préfabriqué construites suite au séisme de 1980, a été boycottée par la majorité des membres de la commission de suivi des décisions prises par le gouvernement pour la prise en charge de ce problème. Les contestataires, à leur tête le président de la coordination des cités en préfabriqué, Mohamed Yacoubi, et le député du RND, Driss Zitoufi, ont carrément refusé de prendre part à la réunion programmée dans ce sens par la commission parlementaire, qui s'est tenue jeudi au siège de la wilaya en présence du nouveau wali de Chlef et des directeurs de l'exécutif concernés. Le coordinateur des sinistrés dira à ce propos : « Les divergences de points de vue sur l'opportunité de l'envoi de cette commission parlementaire en ce moment précis (près de deux mois après les émeutes) sont également apparues lors du point de presse », animé au siège de la wilaya par ladite commission que préside le député du FLN, Ahmed Bennaï, originaire de la wilaya. Le président d'APW, Mohamed Moumena, qui est également président de la commission locale du suivi du dossier du préfabriqué, a expliqué clairement que cette dernière refuse catégoriquement « tout intermédiaire entre elle et le gouvernement ». Allusions sans doute à la création de la commission parlementaire en question, qui est composée essentiellement de membres de la commission des finances de l'APN. Il estime que le dossier des logements en préfabriqué est « bien » pris en charge par le gouvernement et que la commission qu'il préside fait « correctement son travail » avec le concours du chef de l'exécutif de la wilaya. La commission parlementaire est soupçonnée carrément de faire de la « récupération politique ». Sa venue à Chlef est qualifiée par tous de « tardive et inutile ». Intervenant lors du point de presse, ses membres n'ont fait que se défendre, affirmant qu'ils n'ont pas « l'intention d'interférer dans le travail de la commission locale ou se substituer à elle ». « En tant que membres de la commission des finances de l'APN, nous voulons juste nous informer sur la situation des constructions préfabriquées et obtenir le maximum d'éléments techniques qui nous permettraient de mieux cerner les besoins du volet financier de l'opération de remplacement du préfabriqué », ont-ils déclaré, sans toutefois convaincre les nombreux journalistes présents.