Rien ne va plus à la cité AADL de Sebbala, dans la commune d'El Achour. Les marchands ambulants de fruits et légumes continuent d'imposer leur diktat face à l'indifférence des services de sécurité. C'est en tout cas ce que confirment des locataires qui ont pris attache avec notre rédaction. Nos interlocuteurs attestent que dès les premières lueurs du jour, des coups de klaxons de plus d'une dizaine de camionnettes et les cris des vendeurs agacent des habitants de cette cité. « Nous n'arrivons plus à trouver le sommeil avec le boucan des vendeurs ambulants », se plaignent-ils. Ils ajoutent que le soir venu, des amas d'ordures sont abandonnés à même les trottoirs, alors que les caisses sont stockées à l'intérieur de locaux abandonnés de l'AADL. « Nous avons alerté les autorités locales et les services de sécurité afin d'intervenir et d'interdire toute vente illégale, mais force est de constater que le programme présidentiel est en train de tomber à l'eau au profit de la médiocrité et du laisser-aller », dénoncent nos vis-à-vis qui préviennent que d'ici deux à trois ans, ces cités AADL ressembleront beaucoup plus à Oued Ouchayah. Par ailleurs et s'agissant de la gestion du site, nos interlocuteurs affirment que la sécurité dans leur cité est inexistante. Des cambriolages de maisons et autres vols de véhicules ont été signalés à plusieurs reprises sans que les services de sécurité régissent. « Nous avons essayé d'attirer l'attention de la direction générale de l'AADL quant à la prolifération du banditisme, mais il s'est avéré que le travail du gardien d'un immeuble AADL à Sebbala est limité beaucoup plus à la remise des quittances de loyer et autre travaux de gardiennage et de nettoyage. La sécurité des biens et des personnes ne semble pas être la priorité de ce même gardien puisque les vendeurs de toute sorte d'articles sont arrivés jusqu'aux portes des logements », se désolent nos interlocuteurs. Nos vis-à-vis ajoutent que les 2300 à 2500 DA de charges locatives ne reflètent pas la réalité du terrain : « Nous sommes en train de payer des charges pour rien. Ce sont pas moins de 120 000 DA par mois que payent les locataires d'une tour en un seul mois, alors que les ascenseurs ne sont réparés qu'après trois mois de réclamations et de souffrance, et les femmes de ménage ne viennent qu'une fois par mois pour laver uniquement le partenaire du rez-de-chaussée et du premier étage avec une eau noirâtre. C'est à se demander où vont les produits d'entretien ? », s'insurgent les locataires. S'agissant des aires de jeux et de détente pour les enfants et les personnes âgées, nos interlocuteurs affirment qu'elles n'existent que sur le papier. « Vous savez qu'il n'y a même pas une balançoire pour 1827 logements. Rien n'a été fait pour permettre l'épanouissement des jeunots. Ils sont livrés à eux-mêmes, ils deviendront des délinquants et peut-être même des toxicomanes. C'est pour cela qu'ils n'ont comme attraction que les ascenseurs. » Ils précisent que des terrains nus existent bel et bien et peuvent abriter des aires de jeux, des terrains de proximité et des aires de repos : « Pourvu que ces terrains ne soient pas affectés à d'autres tâches, comme ce fut le cas pour les locaux commerciaux qui se sont métamorphosés en lieux de prostitution et de consommation de drogue. » Les locataires affirment qu'ils sont prêts à aménager des terrains de proximité avec l'aide de l'AADL et des autorités locales, pourvu qu'ils soient associés à ces démarches. Les gérants du site devraient, eux aussi, s'entretenir avec les locataires et essayer de trouver des solutions aux problèmes.