Considéré comme le premier romancier de l'humanité, Apulée, né dans l'actuelle M'daourouche, Aurès, continue d'inspirer. Il semble que la prose antique de fiction ne cesse de susciter la curiosité des auteurs contemporains. Après avoir été traduit en vingt langues et adapté en bande dessinée, par Georges Pichard, le roman L'Âne d'or d'Apulée de Madaure (123-170 après J.C) a, récemment, été adapté au théâtre, sous le titre Théâtre d'Apulée, par l'ancien journaliste, romancier et désormais dramaturge algérien, Abdenour Dzanouni. Reparti en neuf actes (La vallée du mort, Le dieu rire, Les brigands, L'accident de chasse, Au moulin, Les sortilèges, Le poison et La résurrection), la pièce de théâtre où s'enchevêtrent les dialogues de nombreux personnages, retrace les mésaventures du héros Lucius, jeune aristocrate latin, curieux des mystères de la magie et désireux de décrypter les énigmes de l'au-delà, qui décide de séduire Photis, une servante de son hôte experte dans l'art magique. A la suite d'une erreur de la magicienne, il se retrouve métamorphosé en âne au lieu de l'oiseau qu'il rêvait d'être. Pour regagner forme humaine, il lui faudra manger des roses. Il passe alors de main en main et s'engage dans une cascade époustouflante de péripéties et d'intrigues. A travers un voyage initiatique tumultueux où l'amour est le tison de l'histoire, il devient le témoin privilégié des mœurs des Thessaliens, les Grecs de Thessalie. Ses souffrances culminent quand son dernier maître décide de l'accoupler à une femme condamnée aux bêtes dans le cirque de Corinthe. Refusant de se déshonorer par cet acte pervers, Lucius-âne trouve la force de fuir jusqu'à la plage de Cenchrées, où il adresse une prière à la lune. C'est Isis qui lui répond et le sauve : il trouve enfin des roses lors de la fête de la navigation consacrée à la déesse. A la fin de la pièce, Lucius recouvre forme humaine et, converti aux mystères d'Isis et d'Osiris, se fait prêtre de ce culte oriental. Avec cette première adaptation au théâtre, la pièce Théâtre d'Apulée a brillement redessiné la condition des classes pauvres à l'époque romaine. Pour rappel, Abdenour Dzanouni, qui vit actuellement en France, est aussi l'auteur du roman Islam Blues et il associe ainsi l'art dramatique à l'écriture romanesque. Le Théâtre d'Apulée, Abdenour Dzanouni. Ed. La Belle Feuille (multimédia), 2008. 256 p.