La vie, la personnalité et la pensée d'Apulée, premier romancier de l'humanité, né à Madaure (actuel Medaourouch, dans la wilaya de Souk Ahras), ont été au centre de la conférence donnée hier après-midi à la Bibliothèque nationale d'Alger par le professeur français, Paul Mattei. «Apulée de Madaure a été en même temps un témoin et un représentant d'une civilisation en pleine mutation», a indiqué le professeur de langue et littérature latines à propos de cet auteur numide qui est l'auteur d'un ouvrage «picaresque» intitulé L'Ane d'or, considéré comme le premier roman de l'humanité et dont la traduction en arabe a été réalisée par l'universitaire algérien feu Abou Laïd Doudou. «Apulée, qui a aussi écrit des œuvres philosophiques d'inspiration platonicienne, est aussi célèbre pour L'Apologie, un long discours de plus de cent pages dans lequel il parle des mutations de situations, de sentiments et d'idées du 2e siècle mais surtout des rapports entre les hommes et les femmes à l'intérieur de la famille», a précisé l'universitaire français mettant en exergue les «évolutions juridiques» évoquées par Apulée. «Outre la somptueuse rhétorique, L'Apologie est un témoignage historique de premier ordre sur le 2e siècle», a affirmé Paul Mattei à propos de l'œuvre d'Apulée «un fils de la Numidie, l'une de ces provinces de l'Afrique romaine, une région riche sur le plan linguistique, économique et agricole». «La richesse de l'Afrique romaine était réfractée à travers une multitude de petites cités», a expliqué le conférencier citant la partie Est de l'Algérie, «une région de cités fort urbanisée». L'universitaire français a aussi évoqué la vie d'Apulée, né autour de l'an 125 qui, après une formation à Carthage «cité des écoles et des avocats», a suivi des études au Conservatoire de la philosophie d'Athènes avant de revenir dans son village où il mena une vie de conférencier mondain. «Apulée qui parlait plusieurs langues a toujours revendiqué son appartenance régionale», a conclu Paul Mattei qui a qualifié Les métamorphoses, un roman en onze tomes de «l'un des plus beaux morceaux de la littérature latine».