Dès son installation officielle à la tête de la wilaya d'Alger, le 11 septembre 2004, Mohamed Kébir Addou annonce la couleur de son programme : une grande lessive pour la capitale. Le successeur de Abdelmalek Nourani se propose de faire de la ville d'Alger une métropole méditerranéenne digne de ce nom. Ses premières apparitions publiques ne passent pas inaperçues. « Je vous somme de sortir sur le terrain, de veiller personnellement à ce que tous les projets d'utilité publique soient scrupuleusement suivis, notamment ceux qui ont un lien direct avec l'hygiène. Soyez aux côtés de vos administrés et faites bouger les choses au niveau des APC relevant de votre territoire », a-t-il ordonné aux walis délégués et chef de daïra, lors d'une réunion avec son exécutif le 28 septembre 2004, l'ordre du jour étant l'hygiène publique et la préparation de la rentrée scolaire 2005-2006. Ainsi sermonnées, les autorités locales ont dû mettre les bouchées doubles. Alger et ses banlieues n'avaient jamais connu autant d'activité. Des moyens humains et matériels ont été mis à contribution dans les 57 communes. Néanmoins, les Algérois auront vite déchanté, car ce que le wali qualifiait d'« opération pérenne » se révélera une campagne limitée dans le temps. Toutefois, le successeur de Nourani promet aux citoyens d'Alger de ressusciter de nombreux projets tels que le programme des 20 000 logements sociaux. Il prendra à son compte, également, la circulaire n° 293 du 31 juillet 2004, signée précipitamment par le wali sortant, Abdelmalek Nourani, et portant récupération du foncier illégalement attribué depuis l'exercice 1989. Ce document s'inscrit en droite ligne des orientations du premier magistrat du pays, suggérant la réalisation de 1 000 000 de logements durant le quiquennat en cours. Cela étant, Mohamed Kébir Addou devra prendre le train en marche pour ce qui est des grands chantiers. Dans le but de fluidifier la circulation automobile dans la capitale, des trémies, des ponts, des échangeurs, en cours de réalisation et dont le maître d'ouvrage est le ministère des Travaux publics, seront, pour la plupart, réceptionnés. Cependant, La Casbah n'aura pas droit aux égards qui lui sont dus alors que des pans entiers de ce patrimoine universel s'écroulent quotidiennement. D'une délégation spéciale à La Casbah, du temps où la wilaya était un gouvernorat, à un simple service « Casbah » relevant de la daïra de Bab El Oued, la protégée de l'Unesco perdure dans le chapitre des priorités de seconde zone.